Accouchement à domicile - Définition

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Raisons du choix de l'AAD

Les motivations des couples qui choisissent l'AAD moderne sont multiples. Parmi elles, on peut citer :

  • la volonté de se réapproprier la naissance de leur enfant, d'être respectés en tant que parents responsables.
  • le désir d'impliquer le père, matériellement et émotionnellement, dans l'accouchement et dans la préparation de celui-ci.
  • le besoin pour les femmes de se sentir en confiance et dans l'intimité pour « travailler » en paix, de pouvoir se déplacer, s'alimenter et choisir les positions d'accouchement qui leur conviennent, éventuellement dans l'eau.
  • l'absence quasi-systématique d'interventions de type touchers vaginaux répétés, perçage de la poche des eaux, épisiotomie, perfusion d'ocytociques, monitoring en continu ou intermittent mais trop long et fréquent, ou expression abdominale. Chaque geste étant discuté avant l'accouchement (avantages, risques - on ne parle pas des inconvénients). Pendant l'accouchement, les gestes proposés sont justifiés selon les circonstances et approuvés par la femme.
  • une naissance non-violente pour l'enfant, selon les critères établis par les parents : la lumière est tamisée, le cordon est coupé lorsqu'il ne bat plus, l'enfant est maintenu contre sa mère en peau à peau, il n'est pas immédiatement lavé ni aspiré, il est mis au sein à volonté.
  • un suivi post-partum à domicile en famille favorisant le repos, le bien-être des autres enfants, la participation du père, et une plus faible occurrence de la dépression post-natale, le lien mère-enfant ayant été préservé et encouragé au maximum.

L'AAD est accompagné majoritairement par des sages-femmes, parfois par des médecins. Le praticien apporte un kit de réanimation pour la mère et pour l'enfant, des produits de perfusion permettant de faire face à la majorité des complications. Il dispose d'un monitoring portatif permettant des enregistrements de l'activité cardiaque du fœtus.

L'accouchement à domicile en Europe

Les Pays-Bas ont une assez forte tradition d'AAD avec, en 2002, 29,4% des naissances qui ont eu lieu à domicile, dont 23,1% sous la responsabilité de sages-femmes et 6,3% sous la responsabilité de médecins généralistes. Les facteurs expliquant cette tradition tiennent à la fois à la densité urbaine du pays qui font qu'en cas de nécessité, l'accès à une maternité est rapide mais aussi à une organisation du système de santé qui fait en sorte que la sage-femme qui est présente lors d’un accouchement à domicile est toujours accompagnée d’une « kraamverzorgster » et qu'il existe une véritable politique publique qui définit les critères médicaux ouvrant le droit à l'AAD. Cette importante pratique de l'AAD s'accompagne de taux de mortalités maternelle et périnatale similaires voire inférieurs à ce que l'on observe dans les autres pays d'Europe occidentale.

La Grande-Bretagne (suite, notamment, au rapport Changing Childbirth de la Commission parlementaire permanente sur la maternité, en 1993) inscrit au centre de son système de soins la liberté de choix d'un AAD et l'obligation légale pour les hôpitaux de pourvoir à leur accompagnement par des sages-femmes de leurs services.

En Allemagne, l'accent est mis sur le caractère naturel de l'accouchement, l'anesthésie péridurale reste très minoritaire lors des accouchements en maternité, et l'accouchement en maison de naissance est une alternative très développée, qui séduit de nombreux parents tentés par un accouchement peu médicalisé.

En Belgique, selon un rapport du Centre d'informations et de recherches des organisations de consommateurs (CRIOC), environ 4% des naissances se déroulent au domicile.

L'accouchement à domicile reste minoritaire dans les pays du Sud de l'Europe, dont la France, où les freins mis au développement des maisons de naissance font souvent de l'AAD la seule alternative à l'accouchement en maternité. Les sages-femmes françaises voulant pratiquer l'AAD sont confrontées à des difficultés administratives et légales : les sociétés d'assurance refusent de leur garantir une responsabilité civile professionnelle, condition nécessaire à l'exercice médical et elles sont parfois confrontées au manque de coopérativité, voire à l'hostilité, des établissements hospitaliers en cas de transfert en urgence. Néanmoins, le nombre de celles/ceux qui accompagnent des AAD continue de croître. De plus, des sages-femmes suisses, belges ou allemandes pratiquent en toute légalité sur le sol français dans les régions frontalières.

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