Le château de Chazay-d'Azergues est situé sur la commune de Chazay-d'Azergues (à laquelle il a donné son nom), dans le département du Rhône, au nordouest de Lyon. Il occupait une place privilégiée à l'entrée de la vallée de l'Azergues.
Description
La forteresse comprenait trois enceintes :
au centre, le « Castellum » avec le château proprement dit, l'église, le couvent et la citadelle rasée au XVIIe siècle; là se trouvait l'habitation des moines, le palais épiscopal et le logement du capitaine châtelain;
une seconde enceinte dénommée « Castrum », qui correspondait à peu près au bourg actuel, destinée à abriter les bourgeois et les seigneurs des alentours, vassaux des abbés, notamment durant la Guerre de Cent Ans; on y trouvait également le cimetière;
enfin une troisième enceinte, dont les remparts donnaient directement sur la campagne et qui devait subir les premiers assauts en temps de guerre, abritait artisans, manants et vilains.
De ces fortifications, ne subsistent aujourd'hui que la porte du Castellum, place de la Poste, la porte du Baboin et la tour tronquée, près de l'église actuelle, qui appartenait à la seconde enceinte.
Au milieu du IXe siècle, le roi de Bourgogne, Boson, fait don à l'abbaye d'Ainay de la terre de Chazay; les abbés y installent d'abord un petit couvent.
Vers 930, l'abbé Raynal 1er devient seigneur de Chazay.
Après une invasion des Hongrois vers 934, les abbés font fortifier la place, cette protection imposant en retour aux habitants redevances et corvées.
En 1173, à la suite d'un traité, Chazay passe sous la suzeraineté des archevêques de Lyon.
En 1220, l'abbé Hugues II devient baron de Chazay.
En 1301, suite à un arbitrage du pape, la baronnie, dirigée par l'abbé Ancelin Rigaud, est affranchie de la tutelle de l'archevêque de Lyon; elle ne dépend donc plus que du roi, sur le plan temporel, et du pape, sur le plan spirituel.
La défense de la forteresse est confiée à un capitaine châtelain nommé par l'abbé. En 1364, les Tard-Venus qui avaient installé leur camp à proximité sont mis en déroute.
En 1379, le châtelain Jean du Mas repousse les Anglais au nord du bourg.
En 1418, la forteresse est occupée par les Bourguignons, commandés par le sire de Rochebaron; l'abbé Jean de Barjac est contraint à lever un emprunt pour racheter la ville.
Théodore du Terrail, oncle du chevalier Bayard et abbé de 1455 à 1505, fait reconstruire le château.
Philibert de Naturel, nommé en 1507 et premier abbé commendataire, en termine l'aménagement.
À partir de 1684, les abbés, sécularisés, afferment les biens de la baronnie à des bourgeois.
En 1791, les possessions des abbés sont vendues comme biens nationaux.