Rappelons que l'étude TRANSFACT demandait des "recherches supplémentaires" pour pouvoir conclure. On voit donc que le monde politique peut aller plus vite que la science quand il s'agit de protéger le consommateur (identifier clairement les AGTi est respectable) et de protéger les intérêts de nos filières bovines françaises (viande et produits laitiers issus des ruminants).
Des études fiables (avec groupe contrôle), de grande ampleur, de longue durée et non financées par l'industrie laitière seront-elles disponibles un jour ? Le financement serait énorme, pour un résultat éventuellement défavorable aux industries agro-alimentaires et pour un bénéfice minimal concernant la santé des consommateurs.
En attendant, il peut être utile de limiter sa consommation de matières grasses trans et de privilégier l'apport en oméga-3 à chaîne longue (comme l'EPA et le DHA).
Une autre étude montre des effets similaires entre les AGTi et les AGTr.
Un scientifique du département de Nutrition et d'Epidémiologie d'Harvard, le professeur Walter Willett, commente les 2 études et s'interroge sur leurs limites. Il conclut qu'il n'y a aucune raison de séparer les AGTi des AGTr en regard de l'étiquetage. Il souligne que la consommation d'AGT intervient dans la mort de milliers de personnes chaque année et l'urgence de réduire la consommation de graisses végétales partiellement hydrogénées.
Une étude récente montre que les AGT (industriels ou naturels) ne diminuent pas la sensibilité périphérique à l'insuline chez des femmes en surpoids.
S'appuyant sur la communication scientifique, l'Assemblée Nationale a proposé une loi visant à rendre obligatoire la mention de la présence d’acides gras « trans » d’origine industrielle sur l’étiquetage des produits alimentaires le 7 avril 2009. Cette loi vise donc uniquement les AGTi, dédouanant totalement les AGTr de tout contrôle par la voie de l'étiquetage.