Le groupe d'acides gras oméga-3, notés également ω3 (ou encore n-3), sont des acides gras polyinsaturés que l'on trouve en grandes quantités dans certains poissons gras, dans les graines de chia, le lin, la noix, la cameline et le colza. Des régimes alimentaires apportant une excellente quantité de ces aliments riches en oméga-3 sont le régime méditerranéen, le régime préhistorique et le régime Okinawa.
Les oméga-3 et les oméga-6 sont classés acides gras essentiels, car l'organisme humain en a absolument besoin mais ne peut les produire lui-même, il doit donc les retrouver tels quels dans son alimentation. On commença à les étudier dès les années 1970, époque où ils étaient appelés provisoirement « vitamine F ». Ils ne sont plus classés dans cette catégorie aujourd'hui (du fait de la quantité d'apport journalier entre 2 et 3 grammes par jour en moyenne pour l'adulte, et d'action pathogène en cas d'excès). Les oméga 3 et 6 sont les composants de base des thromboxanes (A2 et A3), activés par des oxygénases. Il apparaît cependant que les oméga 6 forment les TXA2 qui sont fortement thrombogènes, alors que les TXA3 sont moins fortement thrombogènes et sont synthétisés à partir d'oméga 3. C'est pourquoi les oméga 3 sont bénéfiques pour la santé, quand ils ne sont pas en excès.
Chimie
Structure moléculaire de l'acide α-linolénique (ALA). Les chimistes comptent à partir du groupe carboxyle (en bleu), alors que les biologistes commencent par l'atome de carbone ω (en rouge). En comptant depuis la fin, notée oméga (dernière lettre de l'alphabet grec), la première double liaison rencontrée occupe le troisième rang, d'où le terme « oméga-3 ».
Les acides gras oméga-3 sont dits poly-insaturés car leur chaîne carbonée comprend plusieurs doubles liaisons.
Les principaux acides gras du groupe oméga-3 sont :
L'acide docosahexaénoïque (22:6; DHA) ou acide cervonique
Les nombres entre parenthèses signifient que ces trois acides ont respectivement 3, 5 et 6 doubles liaisons dans leur chaîne composée de 18, 20 et 22 atomes de carbone. Toutes ces doubles liaisons sont en configuration cis ("du même côté"), c'est-à-dire que leurs deux atomes d'hydrogène se trouvent du même côté du plan formé par la double liaison carbone-carbone.
Ces doubles liaisons cis séparées par un groupe méthyle donnent une forme hélicoïdale à l'acide cervonique qui en possède 6.
Les acides EPA et DHA peuvent être synthétisés par l'organisme humain à partir de l'acide ALA, mais seulement en faible quantité. En pratique, le taux de DHA ne varie donc guère en cas d'apport augmenté en ALA.
Effets bénéfiques sur la santé
L'apport en oméga-3, équilibré par un apport en oméga-6 (1 oméga-3 pour 5 oméga-6) semble profiter à la santé.
Dans les années 1990, une étude a révélé les bienfaits des acides gras du groupe oméga-3 dans le cadre de régimes déficients ou carencés ; la dose quotidienne d'un régime européen était entre 1 et 2 grammes/jour, alors que les oméga-3, acides gras essentiels, sont nécessaires à la construction de la membrane cellulaire et des tissus du cerveau chez l'enfant. Les oméga-3 limiteraient les accidents vasculaires et sont donc proposés en complément pour la prévention des infarctus du myocarde ; L'étude GISSI IV, publiée en 1999, montre qu'une supplémentation artificielle en Oméga-3 (sous forme de gélules) chez des patients ayant fait récemment un infarctus du myocarde diminue sensiblement leur mortalité. .
On admet qu'un apport quotidien diminue le cholestérol, améliore la fonction immunitaire, l'hypertension, les fonctions sexuelles et le trio peau-ongles-cheveux. Mais, contrairement à une idée répandue, ces bienfaits sont essentiellement dus à une présence suffisante d'oméga-3 dans l'alimentation ; en d'autres termes, c'est le manque d'oméga-3 qui a des effets négatifs.
Les études concluant au bénéfice d'une supplémentation en oméga-3 sont de plus en plus nombreuses, mais la plupart étudient l'influence d'une alimentation riche en ces acides gras polyinsaturés essentiels, et d'autres facteurs peuvent influencer les résultats (richesse en fibres, en vitamines...). Dans la plupart des études célèbres, les statines amélioreraient certains paramètres cardiovasculaires, mais pas la mortalité globale. Les oméga-3 améliorent les deux paramètres, sans effet secondaire.
Une étude statistique, publiée début 2006 dans le British Medical Journal, stipulait pourtant que, après étude des données relatives à 48 essais répartis au hasard et contrôlés et à 41 études de cohortes, « les oméga-3 ne montrent qu'un léger bénéfice sur la mortalité totale, les événements cardiovasculaire ou le cancer ». L'étude soulignait également que les effets positifs de ces acides gras ne peuvent cependant être totalement exclus.
Depuis, de nombreuses études (plus de 142) ont démontré les effets positifs d'une alimentation riche en oméga-3 dans l'amélioration de la santé générale (prévention de la DMLA, baisse de l'hypertension, amélioration cognitive, ...) et dans la santé cardiovasculaire en particulier.
En 2010, une étude de suivi sur 5 ans de 600 hommes victimes de maladies coronariennes a conclu à une corrélation entre longueur des télomères (longueur mesurée dans les télomères de leucocytes, et qui a moins diminué sur 5 ans, chez les patients de l'étude) et le taux sanguin en Oméga 3 d'origine marine, sans pouvoir prouver de lien de cause à effet (un effet anti-oxydant pourrait peut-être être en cause).