Maladies
Plusieurs maladies se développent chez le frêne, probablement du fait des échanges commerciaux internationaux, et peut-être en raison d'une tendance au réchauffement climatique.
- un insecte coléoptère d'origine asiatique l'Agrilus planipennis (de la famille des buprestidae) s'est répandu aux États-Unis, en Ontario et depuis 2008 au Québec depuis sa découverte en 2002, obligeant à des abattages sanitaires.
- Une autre maladie, émergente, est provoquée par une ou plusieurs sous-espèces d'un champignon ; Chalara fraxinea, hyphomycète isolé sur des brindilles et branches malades mais aussi dans les racines mortes de frênes attaqués et encore vivants. Cette maladie semble avoir émergé au début des années 1990 en Europe de l’Est et du Nord (d'abord repérée au début des années 90 en Pologne). D'après de récentes études, le téléomorphe de cette espèce est Hymenoscyphus albidus.
De 1990 à 2008, la maladie a été repérée en Autriche, Finlande, Allemagne, Hongrie, Lituanie, Norvège, Pologne, Suède et sur la base des symptômes, au Danemark, en Estonie, Lettonie et Suisse) et elle progresse vers l'Europe de l'Ouest, puisque détectée par l'ONF de Vesoul en France à l’automne 2008 chez des peuplements malades dans plus de 80 communes de Haute-Saône.
En Belgique, le DNF et laboratoire de mycologie du Centre de recherches agronomiques (CRA) de Gembloux assurent une veille sanitaire. Des experts craignent que ce champignon puisse aussi s’attaquer ensuite à d’autres essences. Il infecte l'arbre et provoque notamment le dessèchement puis la mort des rameaux de un ou deux ans (juste avant le débourrement ou durant les sécheresses estivales). La base des rameaux morts ou latéraux présente généralement d'abord des nécroses corticales (sans exsudats) qui s’étendent ensuite aux branches des couronnes (avec descente de cime) puis au tronc pour former des faciès chancreux. Le bois attaqué devient gris. Un développement anarchique de pousses épicormiques est parfois constaté (à partir de bourgeons dormants)
Dans les zones touchées par la maladie, les experts recommandent de ne transporter que du frêne bien sec. On manque encore de données précises sur la pathogénicité de ce champignon, des causes qui facilitent l'infection du frêne (le gel et/ou les sécheresses pourraient le favoriser). En 2007, le frêne européen (Fraxinus excelsior) était touché, mais aucune donnée n'était disponible sur la sensibilité à ce parasite pour d'autres espèces de Fraxinus. Selon l'EPPO, les plants de pépinières et le transport de bois contaminé semblent expliquer la propagation de la maladie sur de longues distances. La maladie est souvent chronique, et parfois mortelle pour l'arbre. Ces dépérissements ont été observés en forêt, mais aussi en ville (parcs et jardins) et en pépinières.
Voir des photos illustrant les symptômes visibles de cette maladie
Vertus médicinales
Avec le tilleul et le bouleau, le frêne (Fraxinus excelsior) est l'un des arbres médicinaux les plus utilisés. Il était aussi autrefois donné en fourrage aux animaux. Son écorce et ses feuilles ont des vertus diurétiques et anti-inflammatoires contre la goutte et les rhumatismes.
- L'infusion de feuilles (5 g pour 1/4 litre) est diurétique et laxative.
- Il est utilisé traditionnellement contre l’hypertension par l’homme dans le sud-est marocain, sous forme de poudre de racine séchée bouillie quelques minutes dans l’eau.
Le frêne est particulièrement réputé pour ses propriétés diurétiques, mais également anti-inflammatoires. Les feuilles de frêne sont riches en rutoside, en hétérosides coumariniques et en tanins. Toutefois, elles pourraient devoir leurs propriétés diurétiques à leur richesse en sels de potassium. Une revue de synthèse de 2007, a classé le frêne parmi les plantes médicinales aux propriétés diurétiques les plus prometteuses. Ses propriétés anti-inflammatoires ont également été confirmées scientifiquement.
On fabrique dans certaines régions (Nord de la France, Belgique, Normandie), une boisson faiblement alcoolisée appelée frênette, à partir de feuilles de frêne et d'autres ingrédients.