La gentrification commence lorsque des groupes sociaux relativement aisés (re)découvrent un quartier offrant les avantages nouveaux précités et décident d'y migrer. L'embourgeoisement se traduit par la réhabilitation des bâtiments et l'accroissement des valeurs immobilières.
L'embourgeoisement se traduit aussi par une pression plus forte des nouveaux habitants sur les pouvoirs publics, pour qu'ils améliorent le quartier (encore moins de bruit, encore plus de protection et d'équipements, destructions massives de logements populaires au profit d'un habitat plus haut de gamme, etc.). L'enjeu de la réussite scolaire des enfants est devenu central pour une couche sociale dans son désir de reproduction, et c'est notamment la qualité de l'école qui constitue le tropisme autour duquel la société s'organise.
Les pauvres ne peuvent plus suivre en termes de loyer et doivent chercher ailleurs, dans des quartiers moins chers parce qu'ils offrent moins d'avantages (zones excentrées ou mal desservies par les réseaux) et plus d'inconvénients (bruit, pollution, délinquance, climat...). Si cela leur est difficile (par manque d'offre ailleurs, par exemple), ils réagiront, eux aussi, pour pouvoir rester sur place, et réclameront des logements sociaux, un contrôle des loyers, etc.
Éric Maurin dans Le Ghetto français analyse l'embourgeoisement comme une forme de ségrégation. Le processus de développement et d'expansion urbaine procède souvent par « l'expulsion » des « plus faibles économiquement » vers des zones moins demandées. Ce phénomène engendre potentiellement des problèmes sociaux, surtout s'il se produit rapidement. Les pouvoirs publics sont sollicités pour réduire l'impact du processus, en maintenant un certain degré de mixité sociale.