John Chowning a utilisé les recherches en psychoacoustique pour traduire l'illusion auditive d’un mouvement. Au début des années soixante-dix il compose ainsi ses œuvres Sabelithe (1971), puis Turenas (1972). Par comparaison, lors de l’exposition universelle de 1970 à Osaka, Stockhausen avait tenté une expérience similaire de déplacement d’une source sonore, dans un auditorium sphérique qui mettait en œuvre huit cents haut-parleurs. Grâce à l’ordinateur, John Chowning a pu, lui, contrôler plus finement le phénomène dans un système uniquement quadriphonique. Le programme informatique traduit les déplacements de la source en fonction des mêmes paramètres que ceux utilisés par l’audition pour évaluer les positions successives et donc le mouvement d’un son.
Dans l’expérimentation musicale du sonore, certains critères de pertinence psychoacoustique peuvent soit être posés a priori, c’est-à-dire fournir une contrainte, soit obéir à une vision neuve du matériau musical. C’est pour orienter la recherche dans ces deux directions qu’a été créé à Stanford dans les années soixante-dix le CCRMA (Center for Computer Research in Music and Acoustic), laboratoire d’intelligence artificielle de l’université Stanford, département de musique, où John Chowning, James Moorer et John Grey entreprirent leurs premiers travaux sur la synthèse sonore, l’analyse et la psychoacoustique.
En 1971 Chowning a mis au point la modulation de fréquence qui fera l’objet d’un article paru en 1973. Il a donc fallu attendre le développement des microprocesseurs et l’économie de la méthode offerte pour que la richesse des sons synthétiques réponde aux exigences souhaitées par les musiciens.