Météorite de Keranroué (Kernouve/Kernouvé) | |
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Caractéristiques | |
Type | Chondrite |
Classe | Chondrite ordinaire |
Groupe | H6 |
Observation | |
Localisation | Cléguérec, Morbihan, France |
Chute observée | Oui |
Date | 22 mai 1869 |
Découverte | 1869 |
Masse totale connue | 80 kg |
Keranroue (météorite de Cléguérec) est une météorite tombée le 22 mai 1869 à Keranroué sur la commune de Cléguérec, Morbihan.
Les différents fragments sont dispersés dans plusieurs musées.
La météorite est répertoriée dans les catalogues et publications internationales sous le nom de Kernouve (déformation de Keranroué). Kernouvé a également été utilisé.
Tome 68; 1869
MÉTÉOROLOGIE. - Bolide tombé le 22 mai 1869 dans la commune de Cléguérec, arrondissement de Napoléonville (Morbihan). Note de M. de Limur.
» Le samedi 22 mai 1869, à 9h45m du soir, heure de Vannes (10h 5m, heure de Paris), une détonation produite par un bolide se fit entendre ; elle fut ici assez forte pour ébranler les vitres.
» D'après MM. Le Plénier et Labussière, qui virent ce bolide au moment de son apparition, il allait du sud au nord ; sa direction faisait avec celle du bolide du 7 décembre 1865 un angle d'environ 105 degrés. Après l'avoir suivi quelques temps dans sa course, M. Le Plénier l'a vu éclater en produisant un assez grand nombre d'étincelles d'un blanc verdâtre, qui ont presque aussitôt perdu leur éclat ; ce n'est que deux minutes et demie à trois minutes après qu'il a entendu la détonation. Une lumière très intense, d'un blanc bleuâtre, a éclairé Vannes pendant quelques secondes : on pouvait la comparer à celle que donne le magnésium en combustion.
» Le lendemain, j'appris qu'un bolide était tombé près de Cléguerec, arrondissement de Napoléonville, au village de Kernouve, à 2 kilomètres environ du bourg ; que la population l'avait brisé à coup de masse ; que le percepteur de Cléguérec, M. Popeguin, en possédait un fragment de 20 à 22 kilogrammes ; que M. Ducasse en avait un autre de 16 à 18 kilogrammes, et que la population s'était partagée le reste.
» Le lundi, je me rendis à Napoléonville. Le trou fait par le bolide avait été remblayé en partie par les habitants, puis déblayé avant notre arrivée. D'après les renseignements que nous pûmes recueillir, la profondeur primitive était d'environ 1 mètre. Des feuilles d'arbres et des bouts de branches grillés étaient là comme témoin du passage d'un corps incandescent.
» D'après les grands morceaux que nous avons eu occasion de voir, ce bolide paraîtrait avoir eu une forme conique. La couche superficielle ou croûte se compose de deux parties bien distinctes : l'une, extérieure, est émaillée, noire, rugueuse et boursouflée, d'une faible épaisseur ; l'autre ne peut être considérée que comme un simple émail faisant enduit. Dans quelques parties, des grains de fer natif ont paru traverser les deux couches.
» Quant à la classe à laquelle il paraîtrait devoir appartenir, suivant les distinctions établies par M. Daubrée, j'ai lieu de penser, sauf erreur, que ce bolide appartient à la classe des Sidérites, contenant à la fois du fer et des matières pierreuses : le fer se présentant en grains disséminés, donc Sporadosidères. La quantité de fer est trop faible pour qu'il appartienne aux Polysidères, trop forte pour les Oligosidères ; donc le bolide de Cléguérec devrait occuper une place intermédiaire entre les deux sous-groupes. Il paraîtrait se rapprocher des météorites tombées le 30 janvier 1868 à Pultusk (Pologne). »
Cette Note sera soumise, avec les échantillons qui l'accompagnent, à l'examen de M. Daubrée.