Monastère double - Définition

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Organisation de vie

On connaît très mal l’organisation de vie des communautés doubles. Elle évolue certainement au fil des siècles, à mesure que les idées de célibat et de chasteté gagnent du terrain.

Clôture

Concernant les femmes, la règle de clôture des monastères doubles suit sensiblement l’évolution de celle des monastères de femmes... Au début elle n’existe pas. Quand elle apparaît, elle n’est d’abord que « passive » (exclusion des étrangers et des visiteurs). Puis elle est également « active » (interdiction, même aux abbesses, de sortir). Enfin, elle est plus ou moins stricte selon les ordres.

Au IVe siècle, dans la règle de saint Pacôme, il n’est pas question de clôture. Les rapports entre moines et moniales sont tout de même codifiés : on ne sort pas sans permission, on n’accorde pas une entrevue hors de la présence d’un tiers...

En 529, l’empereur Justinien définit des règles de cohabitation dans les monastères doubles. Les locaux masculins et féminins doivent être séparés. Les moniales peuvent sortir, et même loger ailleurs — sauf dans le monastère des hommes. Trois moines sont mis à la disposition du monastère de femmes, mais ils ne peuvent s’adresser qu’à la supérieure.

Dans l’ordre de Cluny, au XIIe siècle, la clôture des femmes est très stricte, et perpétuelle.

À Fontevraud, au contraire, étrangers ou pèlerins peuvent pénétrer dans l’enceinte. De plus, l’expansion de l’ordre nécessitant des fonds importants, il est difficile de refuser à un riche et puissant donateur une visite de l’abbaye (ce qui contraint les moniales à se cacher). L’expansion de l’ordre nécessite également de répartir les moniales entre les différents prieurés (ce qui leur offre une occasion de sortie).

Offices et sacrements

Bien que moines et moniales vivent séparément, ils sont réunis par les offices et les sacrements. Parfois l’église est unique, parfois chaque communauté a son église. Mais, dans les deux cas, des solutions doivent être trouvées pour éviter aux deux communautés de s’approcher :

  • Au Coyroux (le monastère des femmes de l’abbaye d’Aubazine-Coyroux), l’église est partagée par un mur. Une ouverture carrée y est pratiquée, défendue de barreaux de fer, voilée d'un rideau et pourvue d'un guichet permettant aux religieuses de recevoir la communion. Les célébrants et les pères spirituels n’ont jamais accès à l’autre côté de ce mur.
  • Au prieuré de Watton, un mur partage le monastère, traversant l’église dans le sens de la longueur.
  • À Notre-Dame du Nid-au-Merle — tout au moins en 1557 —, la croisée du transept, réservée aux moniales, est cloisonnée. Des « passages berrichons » permettent de circuler entre la nef et les croisillons. Les hommes ne pénètrent jamais dans l’espace de vie des femmes : c’est dans la croisée du transept que les mourantes sont transportées pour y recevoir les derniers sacrements.
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