Dans son ouvrage Éthiques grecques, Monique Canto-Sperber défend l'idée que la vision contemporaine de la philosophie morale grecque est un artefact qui ne correspond pas à la réalité des éthiques de cette époque. Les éthiques grecques, aujourd'hui remobilisées par des courants critiques de la modernité (comme le « néo-aristotélisme »), ne sont pas, contrairement à l'image commune, plus ou moins toutes des formes d'eudémonisme. Il existe au sein de la pensée morale grecque des positions extrêmement diverses, mais dont certaines seulement sont l'objet de reprises dans les débats contemporains. L'image vulgaire de l'éthique grecque qui en fait un « mixte à tonalité aristotélicienne » est une création de l'époque moderne, création qui vise à aller chercher chez les anciens des solutions aux défaillances que certains constatent dans la modernité. La perception courante de l'éthique grecque n'est donc pas simplement tronquée, elle est biaisée.
Contre les préjugés concernant la morale antique, Éthiques grecques cherche à montrer la diversité des formes de philosophie morale grecques et à mettre en avant certaines pensées généralement occultées. Au travers une série d'essais, l'ouvrage veut présenter une vision plus fidèle des éthiques grecques, tout s'arrêtant sur certaines philosophies morales méconnues (ou peu l'objet de reprises) comme celle de Platon.
Monique Canto-Sperber développe une analyse du libéralisme visant à lui redonner une légitimité dans le cadre de la pensée politique socialiste.