Le 14 juillet 1984 sur TF1, le président de la République François Mitterrand, annonce le retrait du projet de loi Savary. » Pierre Mauroy et Alain Savary démissionnent le 17 juillet, remplacés respectivement par Laurent Fabius et Jean-Pierre Chevènement.
Les projets de Jean-Pierre Chevènement donnèrent lieu à nouveau mouvement d'opposition, animé par des « comités de vigilance » établis lors du mouvement d'opposition au projet Savary. Le 13 décembre 1984, des parents d'élèves nantais construisaient symboliquement une « école libre » devant la gare de Paris-Montparnasse à Paris, avant d'être chassés par la police. Cette action était désavouée par l'UNAPEL, qui l'a qualifiée de « néfaste ».
À la suite des amendements Laignel et de l'adoption du projet de loi Savary en première lecture par les députés, les défenseurs de l'école privée décidèrent d'organiser une grande manifestation nationale à Paris. La date choisie, le 24 juin 1984, était une semaine après les élections européennes.
Les dirigeants de l'enseignement catholique étaient à l'origine réticents à l'idée d'organiser cette démonstration de force. L'UNAPEL a fait état le 28 avril de son désir de « ne pas entrer dans l'engrenage des manifestations de rue ». Le mouvement Enseignement et Liberté, créé en 1983 et plus militant que les structures officielles de l'enseignement privé, estimait que cette manifestation avait été « imposée par la base à une direction craintive ». Des mouvements tels que le Comité du 4 décembre et certaines APEL locales agissaient en effet comme des aiguillons sur les instances dirigeantes soucieuses de ne pas compromettre leur caractère apolitique.
La manifestation géante a rassemblé deux millions de personnes selon les organisateurs, et 550 000 selon la police. Des évêques, dont Jean-Marie Lustiger, Jean Vilnet, président de la Conférence des évêques de France, et Jean Honoré ont ouvertement apporté leur soutien aux manifestants. De nombreuses personnalités politiques de l'opposition ont défilé : notamment Simone Veil, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Jean Marie Le Pen. Le maire de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas a évoqué « une société totalitaire dont [les manifestants] ne veulent pas. »
Le mouvement a inspiré en 1984 au chanteur Michel Sardou, qui a participé à la manifestation du 24 juin 1984 à Paris, la chanson Les deux écoles.
L'hymne du mouvement, repris lors des manifestations, était « Quand tu chantes, je chante avec toi liberté », sur l'air du chœur des esclaves de Nabucco de Verdi.