PB4Y Privateer - Définition

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Références et sources

  • Bernard Bombeau et Jeanne Dutertre, « Consolidated B-24 », Mach 1, l’encyclopédie de l’aviation, n°33, éditions Atlas, 1979, p. 637-641
  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions 4/ La Seconde Guerre mondiale, Bruxelles, Elsevier Sequoia, 1978, p. 109
  • Philippe Gras, L'Armée de l'air en Indochine 1945-1954 : l'impossible mission, L'Harmattan, 2001, p. 420 (ISBN 978-2747503051)

Engagements

Seconde Guerre mondiale

Commandé en avril 1943, le PB4Y2 Privateer fut livré à l'US Navy à 736 exemplaires entre mars 1944 et octobre 1945. Il fut assez peu utilisé dans les derniers combats dans le Pacifique, en dépit de ses évidentes qualités, qui en faisaient un adversaire redoutable pour les sous-marins et les navires de surface japonais. Il participa aux Fleet Barrier Patrols, ces opérations consistant à créer entre les flottes japonaise et américaine un rideau de protection infranchissable. Ses attaques à basse altitude semèrent la terreur chez les Japonais, tant elles étaient destructrices. Pour ces actions, certains équipages avaient renforcé son armement : aux 4 717 kg de bombes et aux 12 mitrailleuses de 12,7 mm montés en usine, ils avaient ajouté deux canons de 20 mm montés artisanalement !

Il n'apparut en masse dans les rangs américains qu'après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il servit néanmoins énormément dans le cadre de la guerre froide où il fut utile à l'espionnage de l'URSS par les États-Unis grâce à ses nombreux moyens électroniques embarqués.

Renommé P4Y en 1951, il ne servit progressivement plus qu'aux US Coast Guard et à éteindre les feux de forêt, les derniers furent retirés du service après un accident en 2002.

Guerre d'Indochine

Les Français envisagèrent l’acquisition de Privateer au début des années 1950. A cette époque en effet, les appareils affectés aux tâches de surveillance maritime dataient à peu près tous de la période 1943-1945. Ils étaient donc périmés et usés. Les Américains acceptèrent alors de prélever sur leurs stocks un certain nombre de PB4Y-2, qui prirent, en 1951, la désignation P4Y-2.

Durant la guerre d'Indochine, il a équipé deux unités de l'Aéronavale française de 1950 à 1955, la flottille 8F renommée 28F, ainsi que la 24F créée en 1954. Ces appareils ont joué un rôle important lors de la bataille de Na San et de la bataille de Điện Biên Phủ.

Les premiers Privateer arrivèrent en Indochine française sur la base de Tan Son Nhut, près de Saigon, le 24 novembre 1950. Entre cette date et février 1951, l'Aéronavale française en réceptionna une dizaine. Mais l’introduction du nouvel avion ne se fit pas sans problèmes. Il fallut recommencer la formation des équipages, qui avaient jusque-là opéré sur hydravions PBY Catalina. La flottille 8 F fut la première à toucher des Privateer.

Les Privateer intervinrent dans des opérations de bombardement lors de la bataille de Na San. Le 1er décembre 1952, le Viet-minh se lança en effet à l’assaut de cette importante base aéroterrestre, dont il submergea quelques points d’appui. La flottille 8 F fut engagée de nuit pour bombarder les assaillants alors qu’ils atteignaient les barbelés des positions françaises. Les Privateer effectuèrent 19 missions du 1er au 8 décembre, dont 10 pour la seule nuit du 1er au 2 décembre. Il y eut aussi des missions d’interdiction sur les axes de communication. Ils infligèrent de lourdes pertes aux troupes du général Giap, qui durent reculer et renoncer provisoirement à prendre Na San.

En mars 1954, lors de la bataille de Điện Biên Phủ la 28 F possédait huit Privateer. Avec ces effectifs réduits, elle dut assurer une présence constante au-dessus de la cuvette où une importante garnison française se trouvait encerclée. Les Privateer bombardèrent les concentrations de troupes, les positions de DCA et toutes les routes d’accès. Du 13 au 31 mars, ils effectuèrent 164 missions pour 630 heures de vol. Mais les forces du Viet-minh ne restaient pas sans réagir aux attaques aériennes. Leurs canons antiaériens de 37 mm étaient d’une redoutable efficacité. Le 12 avril 1954, ils réussirent à abattre un Privateer. L’avion s’écrasa dans la jungle et il n’y eut aucun survivant. La dernière mission d’un Privateer au profit du camp retranché eut lieu le 7 mai 1954. Le même jour, la garnison capitulait.

Au mois de mai 1954, une seconde flottille, la 24 F, fut constituée à Saigon avec dix Privateer. Elle ne fut cependant pas engagée, la signature du cessez-le-feu étant intervenue en juillet.

Guerre d'Algérie

La 28 F, rééquipée avec les dix Privateer abandonnés par la 24 F, quitta Saigon en mars 1956. Elle devait rejoindre l’Afrique du Nord et y assurer des missions de maintien de l’ordre. Mais avec les ans, les quadrimoteurs donnaient des signes de fatigue. En 1959, ils avaient énormément de mal à emporter des charges de bombes peu élevées à des altitudes moyennes. Ils durent cesser toute activité en décembre 1960 après avoir volé plus de dix mille heures. La participation du Privateer à la guerre d'Algérie fut donc réduite.

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