Pédiatrie - Définition

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L’avenir de la pédiatrie en France

La pédiatrie libérale : une spécialité menacée ?

  • Voici ce qu'en disait un pédiatre libéral en 2002 pour défendre sa singularité [19] :
"Directement située en concurrence avec d'autres types d'exercice médical, la pédiatrie est menacée dans son existence même, notamment dans sa pratique libérale.
Certains adeptes d'un syndicalisme médical peu confraternel et surtout soucieux de défendre leurs intérêts propres au mépris de la liberté de choix des patients, souhaiteraient voir limiter l'accès des enfants à nos cabinets (comme à celui des autres spécialistes) en instituant le principe d'un « filtrage » qui ne permettrait aux patients de venir nous consulter qu'avec leur accord.
Cette situation est aggravée par la démographie médicale peu favorable, qui à elle seule rend difficile l'accès au pédiatre pour tous les enfants, les départs en retraite excédant les nouvelles installations.".../...
.../... [or] "Sa formation longue(...) , son expérience quotidienne, son souci de formation continue à cette discipline exigeante en font le médecin le plus apte à gérer tous les aspects du développement des enfants, de la naissance à la fin de la croissance.
En effet, le caractère très particulier et spécifique de la médecine infantile (...) nécessite une approche spécifique (...). Il faut savoir que, les stages de pédiatrie n'étant pas obligatoires durant les études médicales non spécialisées, un médecin peut s'installer sans avoir jamais examiné un enfant !
Le pédiatre, par sa connaissance du fonctionnement de l'organisme de l'enfant, peut très souvent dédramatiser des situations bénignes mais angoissantes pour les parents et proposer des moyens de traitement simples, peu onéreux pour la collectivité, en évitant l'escalade médicamenteuse. Par ailleurs, sa connaissance des pathologies rares et importantes à reconnaître lui permet de ne pas "passer à côté" de celles-ci et de proposer la prise en charge la plus adaptée. Enfin, son souci de globalité dans l'approche de la santé lui permet de s'intéresser aux aspects les plus larges de ce domaine, qu'il s'agisse des problèmes d'ordre psychologique, scolaire, du dépistage des troubles sensoriels (audition, vision), etc.
Il s'occupe aussi particulièrement des urgences pédiatriques, en participant fréquemment aux tours de garde organisés dès que l'effectif local est suffisant, ou en apportant son concours aux services hospitaliers. Son apport est également essentiel dans les soins proposés aux enfants handicapés ou atteints de maladies chroniques"
  • D'autres pédiatres lançaient également à la même époque un cri d'alarme plus agressif [20] :
S.O.S. NOUS COULONS ! telle est bien l’impression de la majorité d’entre nous devant la situation actuelle : une bureaucratie sourde et aveugle aux réalités du terrain applique méthodiquement ses plans de destruction de la pédiatrie libérale. Toutes les méthodes leur sont bonnes : asphyxie financière des secteur 1, par blocage des honoraires depuis 7 ans et racket sous forme de majoration autoritaire des URSSAF (1000 Euros en moyenne), menaces et intimidations contre ceux qui ne télétransmettent pas, harcèlement moral et sanctions injustifiées pour des motifs mineurs (...), campagnes de presse pour conseiller de faire soigner les enfants par des généralistes, si possible référents...".
  • Voir aussi les revendications du collectif des pédiatres libéraux (précité) lors de la campagne présidentielle de 2007 [21].
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Le rapport Sommelet de 2007

Les revendications des libéraux sont, entre autres, à mettre en perspective avec un rapport intitulé L'Enfant et l'adolescent ; un enjeu de société, une priorité du système de santé, aboutissement d'un travail de deux ans sur la pédiatrie française, que le professeur Danièle Sommelet a remis au ministre de la Santé en mars 2007 [22] [23].

  • Selon le rapport Sommelet, l’exercice de la pédiatrie de demain s’oriente vers :

- une refonte de la pédiatrie libérale vers une excellence dans les domaines de la prévention et de l’éducation, la pris en charge des pathologies chroniques en réseau, le développement des spécialités pédiatriques (dans les grandes villes) ;
- la présence indispensable des pédiatres dans tous les secteurs de la médecine communautaire et de la santé publique concernant l’enfant ;
- l’organisation de la pédiatrie en CHU autour de la pédiatrie d’urgence, spécialités pédiatriques, de la néonatologie, et de tous les soins de recours, tout en conservant une pédiatrie générale de qualité pour les prestations de proximité ;
- le renforcement des équipes pédiatriques des CHG [Centres hospitaliers généraux] pour apporter l’autonomie nécessaire à la gestion des urgences, de la néonatologie et de la pédiatrie générale et en développant le travail en réseau pour les spécialistes pédiatriques ;
- l’implication forte des pédiatres dans la recherche, l’innovation technologique et le développement.

  • Dans tous les cas de figure, selon le rapport, l’essor de la pédiatrie n’est envisageable que sous certaines conditions :

- unité sans faille de tous les modes d’exercice de la médecine de l’enfant
- partage équitable des soins avec les médecins généralistes
- alliance avec la pédopsychiatrie, la santé publique, les spécialistes du monde sensoriel, etc.

  • Plus généralement, le rapport fait onze recommandations pour optimiser la pédiatrie et la prise en charge de la santé des enfants :

1 - Élaborer avec la HAS et l’ensemble des acteurs un programme national d’organisation des pratiques professionnelles concernant tous les domaines de la santé (physique, mentale, sociale) de l’enfant et de l’adolescent.
2 - Rationaliser la politique de prévention et de protection : missions, acteurs, outils, utilisation des données.
3 - Assurer le recueil des données épidémiologiques fiables (rappel : le carnet de santé n’a jamais été évalué) :

- suivi d’indicateurs de santé
- veille sanitaire
- qualité des acteurs et filières de prise en charge

4 - Organiser une concertation de la population (parents et adolescents de douze à dix-huit ans) pour connaître leurs besoins et leurs attentes, leur vision des rôles respectifs des professionnels de santé et des mouvements associatifs.
5 - Contribuer à la promotion de la santé en assurant le partenariat entre les institutions de l’État, les collectivités territoriales, et les acteurs de terrain et en adoptant une stratégie de communication adaptée aux besoins et aux moyens.
6 - Évaluer les besoins démographiques réels de l’ensemble des acteurs en prenant en compte :

- les départs en retraite, les postes hospitaliers, les inégalités géographiques
- l’organisation des pratiques professionnelles (cf. 1)
- l’évaluation de l’activité et des services rendus
- l’organisation de nouvelles conditions d’exercice : maison de santé, partage ou délégation des tâches (infirmières puéricultrices, psychologues…)

7 - Assurer l’excellence et la continuité immédiate et à long terme des soins et de la prise en charge globale des enfants et des adolescents atteints de maladies chroniques (+ rôle des associations de parents)
8 - Professionnaliser la recherche en pédiatrie
9 - Rassembler les acteurs nécessaires à la réflexion sur les besoins et les méthodes de soutien et/ou des soins de l’adolescent.
10 - Inciter les acteurs de santé et notamment les pédiatres à une meilleure prise en compte de l’interculturalité et à une plus grande implication dans la lutte contre les conséquences de la précarité.
11 - Réviser la formation des acteurs.

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