Place Jules-Guesde | |
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Situation | |
Coordonnées | |
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur |
Ville | Marseille |
Quartier | 1er, 2e et 3e arrondissement. |
Tenant | Autoroute Nord |
Aboutissant | Rue d'Aix |
Morphologie | |
Type | Place |
Superficie | 12,060 m2 |
Histoire | |
Anciens noms | Place Maréchal-Gallieni Place d'Aix Place de l'Arc-de-Triomphe Place des Hugolens. |
Protection | en 1982. |
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La place Jules-Guesde est une place des 1er, 2e et 3e arrondissement de Marseille construite à l'emplacement de la porte, dans les anciens remparts de la ville, ouvrant sur le chemin d'Aix-en-Provence. Elle est, de ce fait, appelée couramment porte d'Aix. Au centre de la place se dresse un arc de triomphe.
L'arc de triomphe fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 2 septembre 1982.
En 1784, la revente des terrains de l'arsenal des galères ayant produit un bénéfice de 200 000 livres au profit de la ville, les échevins décident d'utiliser ce bénéfice à l'érection d'un arc de triomphe en l'honneur de Louis XVI et en mémoire de la paix qui mettait fin à la Guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique.L'emplacement de la porte d'Aix est choisi par délibération du conseil municipal en date du 30 juin 1784, mais les hésitations dues à la parcimonie des édiles marseillais retardent le projet qui est abandonné durant la Révolution française.
le projet est repris en 1823, sur l'initiative du marquis de Montgrand, maire de Marseille, pour commémorer, cette fois, la campagne de Louis de France, duc d'Angoulême qui avait rétabli à Madrid le pouvoir absolu du souverain bourbon, Ferdinand.
Le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe de Villeneuve-Bargemon écrit dans les Statistiques du département des Bouches-du-Rhône « Le conseil municipal, pénétré d'admiration et de reconnaissance, vota spontanément, après la glorieuse campagne de 1823, un Arc de Triomphe au Prince généralissime et à son armée. Des projets furent aussitôt composés et soumis au conseil, qui présenta à l'approbation du gouvernement celui qu'après une mûre délibération il avait choisi pour être érigé à l'entrée de la ville, sur la place d'Aix ». Le projet est approuvé par la Ministre de l'Intérieur le 30 août 1824 et la première pierre fut posée le 4 novembre 1825, jour de Saint-Charles, par M. le marquis de Montgrand, gentilhomme honoraire de la chambre du roi, maire de Marseille, assisté de Michel-Robert Penchaud architecte et directeur des travaux de la ville, auteur projet, du préfet M. le comte de Villeneuve-Bargemon et de M. le Comte Ricard, pair de France. Le maire donne lecture de l'inscription de la plaque de marbre scellée dans les fondations :
Cet arc de triomphe
Fut voté le 17 octobre 1823 par la ville de Marseille
Pour rendre un hommage éclatant
À la gloire acquise en Espagne
Par l'armée française et son illustre chef,
S.A.R. Monseigneur le duc d'Angoulême
Depuis dauphin de France.
Sa majesté Louis XVIII, de glorieuse mémoire
Permit, par ordonnance royale du 30 décembre 1823,
L'érection de ce monument d'amour et de reconnaissance
Envers son auguste famille
La place d'Aix est aménégée et nivelée ; l'aqueduc qui traversait la place sur des arcades hautes de 4m50 est démoli, seule une arche de cet aqueduc est encore visible près de l'hôtel de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'évacuation des déblais est confiée à un maçon italien nommé Gaëtan Cantini, père de Jules Cantini, marbrier, qui devait, plus tard, laisser à la ville le musée dans la rue Grignan et une colonne sur la place Castellane. L'architecte Penchaud chargé de la construction de l'édifice semble avoir pris pour modèle l'Arc de Titus de la Via Sacra de Rome.
Cependant la construction de cette arc de triomphe subit encore les vicissitudes de l'histoire. Commencé sous Charles X, il ne fut terminé que sous Louis-Philippe Ier par l'architecte en chef de la ville Charles Frédéric Chassériau. A la suite des nombreux changements de régime, l'arc ne pouvait plus être question de célébrer la campagne du duc d'Angoulême dans les deux bas-reliefs placés sous l'arcade; David d'Angers choisit alors comme motif "la patrie appelant ses enfants à la défense de la liberté", et Jules Ramey "le retour des braves après la victoire".
L'arc de triomphe fut inauguré le 1er mai 1837, jour de la fête du roi Louis-Philippe Ier. Il y eut messe solennelle à la cathédrale, feu d'artifice, illuminations. Le total des dépenses engagées pour la construction, en 1825 et en 1839, s'éleva à 700 000 francs.