Position dépressive - Définition

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Développement du concept

Sigmund Freud avait déjà évoqué la mélancolie, dans Deuil et mélancolie. Karl Abraham en approfondit l'étude et considéra qu'il existait une « dépression primaire ». Mais c'est Melanie Klein qui introduisit le concept de position dépressive en 1934. Elle avait elle-même traversé le deuil d'un de ses enfants. Elle décrira, huit ans plus tard, une autre position du psychisme, plus précoce : la position paranoïde-schizoïde. Ces deux propositions forment des concepts centraux de l'œuvre de Melanie Klein.

La position dépressive comme première position ?

Pour Donald Meltzer, la position dépressive ne fait pas suite à la position paranoïde-schizoïde. Elle est première. La position dépressive implique une difficulté psychique telle qu'elle provoquera des défenses qui donneront lieu à la mise en place de la position paranoïde. Seulement après ces mécanismes pourront prendre des formes moins violentes et aboutir à des symptômes plus élaborés.

Que la position dépressive soit première ou non, l'enseignement de Donald Meltzer est celui d'un drame psychique. La position dépressive ne peut pas se présenter comme un facile dénouement d'une position antérieure, mais bien comme un ensemble particulièrement insupportable. L'enjeu est bien de dégager l'aspect fondamental de cette position psychique.

D'une relation à une utilisation de l'objet

Là où Freud notait déjà que l'objet naît dans la haine, Donald Winnicott reprendra la théorie de Melanie Klein avec une compréhension qui lui est propre. Winnicott ne considère pas tant une pulsion de mort. Chez Klein, cette pulsion est fondamentale.

Mais Winnicott choisit de reprendre le terme de relation d'objet dans le sens d'un premier rapport à autrui, dans lequel justement le statut de l'autre n'est pas reconnu. L'objet n'est pas conçu dans sa vie propre, ce qui correspond peu ou prou à l'idée que propose Klein d'une difficile élaboration d'un objet total.

Pour Winnicott, la relation d'objet ne peut aboutir que si la haine amène l'infans à craindre de n'avoir endommagé l'objet. Il faut que la haine amène à penser que l'objet n'a pas pu survivre, qu'il a disparu, que la haine l'a achevé.
Alors seulement il sera possible de constater que l'autre revient, fait retour, qu'il appartient donc à la réalité extérieure et qu'il a sa vie ; l'objet se révèle alors solide et indépendant. C'est ce qui peut amener l'enfant à considérer un objet utilisable, un objet utilise qui soit solide et satisfaisant ; ce que Winnicott appelle le passage de la relation d'objet à l'utilisation de l'objet.
Il ne faut pas ici voir le terme d'utilisation de l'objet, là où l'objet est quelqu'un, comme négatif : il s'agit plutôt de montrer en quoi l'autre peut émerger dans toute sa signification. En une phrase, l'autre prend tout son sens du fait d'avoir survécu à la haine qui lui est portée.

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