Ripisylve - Définition

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Fonction d'habitat

Pour les habitants de la rivière (poissons, insectes), cavités, racines et radicelles offrent de nombreux abris (vis-à-vis du courant et des prédateurs) et parfois de support de ponte. D'autre part, l'ombre portée sur la rivière semble rassurante pour de nombreuses espèces qui réduisent leur activité en pleine lumière (espèces lucifuges). Elle permet aussi de garder l'eau assez fraîche en été (essentiel pour les salmonidés) et de limiter le colmatage de frayères par des algues.

C'est un écotone notamment apprécié des martin-pêcheurs, des loutres, ou des castors (qui la modifient et y entretiennent des ouvertures dans la strate arborescente).

Fonction de corridor

La ripisylve est un corridor biologique particulier, qui a d'importantes fonctions d'abri et de source de nourriture pour un grand nombre d'animaux (insectes, reptiles, oiseaux, mammifères, poissons, crustacés..) qui la colonisent, ou en dépendent pour leur nourriture. Certaines espèces u sont partiellement inféodées (castor par exemple), d'autres s'y réfugient lors d'inondations importantes.
La fonction « corridor » se manifeste de deux grandes manières ;

  • - comme « conduit » (eau, berges) permettant à des espèces de circuler (dans les deux sens)
  • - comme lieux d'un flux emportant des propagules et graines. Ces propagules se font ainsi passivement transporter ; essentiellement de l'amont vers l'aval (hydrochorie directionnelle), avec quelques exceptions lors des crues, ou quand des poissons ou oiseaux "remontent" des graines ou propagules vers l'amont ou d'autres bassins versants. Cette forte directionnalité des flux de gènes et propagules a des impacts complexes sur la diversité génétique de certaines populations et métapopulations (crustacés, plantes aquatiques ou palustres). Les propagules se déposent le long des berges de manière différentiée selon les espèces en fonction de la saison et de la hauteur de l'eau, mais aussi de la capacité des graines à flotter plus ou moins longtemps ou à s'accrocher aux aspérités des berges.

L'étude de ces phénomènes vise notamment à mieux comprendre pourquoi et comment l'artificialisation des berges, la destruction ou l'insularisation écologique des « annexes hydrauliques » (bras morts, zones humides adjacentes, etc) des cours d'eau peut menacer la biodiversité et la survie de tout ou partie des espèces utilisant l'hydrochorie pour coloniser de nouveaux milieux.

Fonction inertielle

La ripisylve joue aussi un rôle majeur de ralentisseur de l'onde de crue, contribuant aussi à la rétention normale de sédiments (diminuant le risque de surcreusement des rivières qui peuvent entrainer une baisse de la nappe).
Si elle est source de matériaux (branches, feuilles) risquant de faire embâcle en aval, elle en bloque d'autres venant de l'amont, très efficacement dans le cas des ripisylves qui poussent sur des « chevelus » de rivière (systèmes aussi dits en tresses).

Fonctions épuratrices

Le système racinaire de la ripisylve, et la fonge et les bactéries qui y sont associés (symbiotes ou non) constituent également une pompe épuratrice pour certains polluants (phosphates et nitrates d'origine agricole ou urbaine, radionucléides, etc).

Évaluation de la qualité des ripisylves

Une évaluation peut être demandée par exemple lors de mesures agro-environnementales, ou dans l'application de la directive cadre sur l'eau ou de l'élaboration ou évaluation d'une trame verte ou d'un réseau écologique.

L'évaluation qualitative et quantitative peuvent notamment porter sur :

  • sa structure (strates verticales)
  • son importance par rapport au linéaire de berge
  • la diversité des essences, et la biodiversité qu'elle abrite
  • sa naturalité (incluant la conservation d'espaces de divagation du cours d'eau, de méandres, de bras morts, etc. absence de digue, murs, berges de palplanches, tunages, etc.)
  • son caractère de continuum biologique
  • son épaisseur et son opacité (selon la saison)
  • sa faune associée (poissons, loutre, castor, martin-pêcheur, etc)
  • son état, et l'état de l'eau et des berges (signes d'érosion par le bétail, etc.)
  • son degré de protection ou de vulnérabilité à la coupe
  • sa capacité à préserver l'eau des engrais, pesticides ou autres polluants du bassin versant
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