La physionomie tortueuse des versants romagnols, documentée dans les cartes du cadastre toscan (1826-1834) et la pénétration en profondeur, non seulement politique mais aussi culturelle et artistique de Florence, dans ce territoire, est encore perceptible dans l'expression architecturale des bâtiments (maisons-tours, fermes avec portiques, tourelles, hôtels paticuliers) et dans le paysage agricole même (rangées de ciprè, organisation agricole, forme et taille des champs, phases de culture ...). Les centres urbains sont le long de la route principale, autour de l'architecture principale (châteaux, églises, temples, etc.), correspondant à des points centraux du territoire comme gués, ponts ou carrefours routiers dans les vallées et terrasses moins raides et plus fertiles.
A la moitié du XXe siècle, le paysage de l’arrière-pays de Forli était probablement similaire à celui des siècles précédents. Diverses conditions avaient contribué à maintenir inaltérable l’ambiance du territoire en particulier:
A la fin du XIXe, dans les collines, tous les espaces étaient pratiquement cultivés, le pâturage se faisait en sous-bois ou sur les champs au repos. La culture principalement arborescente, en ligne protégée par des arbres (mûriers, ormes, érables champêtres). Les arbres fruitiers communs (amandiers, cerisiers, poiriers, abricotiers, pommiers, pruniers) et arbres fruitiers moins communs (néfliers, pêchers et figuiers)
Les noyers sont implantés près des maisons avec quelques rares exemplaires de grenadiers et jujubiers. Chênes et oliviers séculaires isolés ou groupés au milieu des cultures constituées par une prévalence de grains (38%), cultures sarclées dont 10% de maïs et le restant 6 % patate, légumineux, betteraves pour fourrage et plantes potagères. Terre au repos (6 %) et prés dont 15% naturel et 20 % artificiel (sainfoin cultivé, trèfle, chanvre).
Au début du XXe siècle, le développement des techniques, l’emploi d’engrais chimiques, la sélection de céréales adaptées aux terrains, les plantations plus rentables (vignes, oliviers) ainsi qu’une meilleure sélection des animaux d’élevage ont permis une profonde mutation du paysage agricole. Cette évolution c’est aussi traduit par le départ d’une partie de la population des campagnes vers les centres urbains.