Rue Sainte-Catherine | |
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Situation | |
Pays | France |
Région | Rhône-Alpes |
Ville | Lyon |
Quartier | Presqu'île / Pentes (1er) |
Tenant | Rue Terme |
Aboutissant | Rue Romarin |
Morphologie | |
Type | Rue |
Histoire | |
Protection | Site du centre historique Site du patrimoine mondial |
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La rue Sainte-Catherine est une voie publique au pied des pentes de la Croix-Rousse dans le 1er arrondissement de Lyon.
En 1680, est attestée une rue et une place Sainte-Catherine, du nom d'un établissement de soin accueillant les orphelines situé sur cette place. À l'angle des rues d'Algérie et Sainte-Marie-des-Terreaux, une statue de Catherine d'Alexandrie, sculptée en 1866 par Joseph-Hugues Fabisch pour remplacer une œuvre du XVIIe siècle, rappelle également le souvenir de cet hôpital dépendant de l'hôpital de la Charité de Lyon. Au fil des siècles, plusieurs noms furent en vigueur (marché du Fillet, place du Fil, place Neuve-des-Carmes, rue du Forès) et une autre rue Sainte-Catherine est attestée en 1831 dans le 4e arrondissement (actuelle rue Charles-François-Lebrun). Il existait également une petite rue Sainte-Catherine et une grande rue Sainte-Catherine. Le 4 août 1854, la petite rue Sainte-Catherine devient la rue Jean-François-Terme et l'actuelle rue Sainte-Catherine reçoit son nom définitif. La place Sainte-Catherine a été absorbée par la rue du même nom.
L'Union générale des israélites de France (UGIF), organisme créé par le gouvernement de Vichy dans le but de contrôler la communauté juive de France dispose durant la Seconde Guerre mondiale d'un bureau d'œuvres sociales au numéro 12 de la rue. L'association, bien étroitement contrôlée par les autorités est parvenue à développer un réseau d'entraide précieux pour la communauté. De nombreux Juifs de Lyon fréquentent les locaux de la rue Sainte-Catherine à la recherche d'un soutien médical ou d'une aide matérielle. Il est possible par le biais de cette association de rencontrer des militants qui fournissent de faux papiers et organisent des passages en Suisse.
Le 9 février 1943, la Gestapo dirigée à Lyon par Klaus Barbie monte un piège. Ce jour-là, tous ceux qui se présentent au numéro 12, bénévoles de l'association, militants clandestins et assistés sont interpellés. À la fin de la journée, 84 personnes ont été arrêtées et sont internées au camp de Drancy puis envoyées dans les camps d'extermination de l'Allemagne nazie. Seules quatre en reviendront.
Lors du procès de Klaus Barbie en 1987, cette rafle fait partie des charges importantes retenues contre lui. Le travail de l'avocat Serge Klarsfeld permet d'identifier l'ensemble des victimes parmi lesquelles figure Simon Badinter, le père de Robert Badinter, ministre de la justice français et instigateur de l'abolition de la peine de mort. Rachmil Szulklaper, l'un des survivants de la rafle peut témoigner lors du procès :
« À l'époque, je faisais partie de la Fédération des sociétés juives de France, qui avait pour activité clandestine de faire passer des enfants en Suisse. Pour cette activité, j'ai profité des locaux de l'UGIF, 12 rue Sainte-Catherine à Lyon. C'est pourquoi je me trouvais là, le 9 février 1943, lorsqu'a eu lieu la rafle.
Vers le milieu de la matinée, six ou sept hommes en civil et armés de la Gestapo allemande accompagnés de SS ont pénétré dans les locaux de l'U.G.I.F. en criant en allemand de mettre les mains en l'air. Ils ont pris nos papiers d'identité et nous ont groupés dans un coin d'une pièce, sous la garde de gens armés.
Au début, nous n'étions pas nombreux, mais au fur et à mesure les juifs qui arrivaient se faisaient prendre comme nous. Ils venaient au siège de l'UGIF pour recevoir des aides diverses. Les Allemands s'assuraient que nous étions juifs pour procéder à nos arrestations. Mon frère Victor et deux autres personnes qui possédaient de faux papiers d'identité ont été relâchés. Ceci prouve bien qu'il s'agit d'un crime racial »
— Rachmil Szulklaper, procés Barbie