Classique de la science-fiction
La nouvelle Shambleau ou le recueil complet ont été classés parmi les grands classiques de la science-fiction dans les ouvrages de références suivants :
- Annick Beguin, Les 100 principaux titres de la science-fiction, Cosmos 2000, 1981 ;
- Jacques Sadoul, Anthologie de la littérature de science-fiction, Ramsay, 1981 ;
- Stan Barets, Le science-fictionnaire, Denoël, coll. « Présence du futur », 1994.
Postérité littéraire
Dans Shambleau et Le Dieu gris, le héros, Northwest Smith, fredonne une chanson intitulée Les Vertes collines de la Terre. Ce titre fut par la suite repris par l'écrivain de science-fiction américain Robert A. Heinlein comme titre de l'un des récits constitutifs de son Histoire du futur, en 1947.
Illustrations
La nouvelle Shambleau fut publiée dans une version illustrée par Jean-Claude Forest, futur créateur de Barbarella, en 1955 dans V-Magazine. Ces illustrations sont accessibles sur le site anglophone Coolfrenchcomics.
Critiques
- H. P. Lovecraft déclara à propos de la première nouvelle du recueil : « Shambleau est une grande chose. Le récit commence d'une façon tout à fait admirable. Sur la note de terreur qui convient exactement, avec de ténébreuses allusions évocatrices de l'inconnu. La nature subtilement sinistre de l'entité, suggérée par l'inexplicable horreur qu'elle suscite chez les gens, produit un effet d'une extrême puissance - et la description de la chose elle-même, quand le masque tombe, ne déçoit pas. L'atmosphère et la tension sont réelles, qualités que l'on rencontre rarement dans les récits populaires traditionnels, d'une écriture rapide et hachée, où les personnages et les images sont des poncifs sans vie. La seule faiblesse importante réside dans la convention du cadre interplanétaire choisi. »
- Jacques Sadoul, Histoire de la science-fiction moderne. 1911-1984, Robert Laffont, coll. « Ailleurs et Demain / Essais », 1984, p. 99 : « Shambleau reste à mes yeux un des grands chefs-d'œuvre de la science-fiction de tous les temps. »
- Gérard Garnier, Horizons du fantastique, n°26, 1974.
Citations
Les numéros de page des citations qui suivent renvoient à l'édition J'ai Lu (1972) citée en références.
- « Par-dessus la clameur montante de son sang tandis qu'il posait ses lèvres sur les siennes, Smith sentit quelque chose se révolter profondément en lui, inexplicable, instinctif. », Shambleau, p. 17 ;
- « Il y a beaucoup de pays de rêve, dit-elle, beaucoup de pays nébuleux, irréels, où errent les âmes des dormeurs. Des lieux qui ont une existence réelle, ténie, si l'on en connaît le chemin... », Songe vermeil, p. 50 ;
- « Avez-vous jamais pensé que la beauté puisse être raffinée et intensifiée au point qu'on puisse à peine supporter de la regarder ? », La Soif noire, p. 136 ;
- « Qu'est-ce qui est plus fort que l'amour ? La réponse lui vint quand il sombra dans l'oubli : la Mort. », Le Dieu gris, p. 302 ;
- « Il n'est pas donné à beaucoup d'hommes de connaître l'essence ultime de toute l'horreur, concentrée en une unité fondamentale. », L'arbre de vie, p. 111 ;
Éditions françaises
La nouvelle Shambleau de Catherine Lucille Moore, traduite de l'américain par Georges H. Gallet, fut intégrée à différents recueils de nouvelles :
- Escales dans l'infini, trad. Georges H. Gallet, Hachette & Gallimard, Coll. « Le Rayon fantastique », 1954 ;
- Shambleau, J'ai Lu, coll. « Science-fiction », n° 415, 1972 (rééditions en 1979, 1987).
Les huit autres nouvelles de C. L. Moore parurent dans :
- L'Aventurier de l'espace, trad. Georges H. Gallet, Hachette & Gallimard, Coll. « Le Rayon fantastique », 1957 ;
- Shambleau, J'ai Lu, coll. « Science-fiction », n° 415, 1972 (rééditions en 1979, 1987).