Shell to Sea - Définition

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Réactions politiques

Fin 2006, alors que la controverse suscite de l'intérêt en Irlande, le Taoiseach Bertie Ahern réitère que la position gouvernementale est sans quiproquos sur le sujet, que les négotiations avec Shell sont terminées et qu'il n'y a rien à ajouter. En réaction aux manifestations qui se poursuivent, lui et le leader de l'opposition Enda Kenny déclarent que « la loi doit être respectée ».

Des nigérians en Irlande ont montré leur soutien au collectif. Depuis, Shell to Sea a développé des relations privilégiées avec le mouvement de résistance aux agissements de Shell dans le delta du Niger. Une grande manifestation a eu lieu le 10 novembre 2006 pour commémorer l'exécution de Ken Saro-Wiwa et d'autres chefs du peuple Ogoni en 1995. Une peinture murale a été faite à Rossport en hommage au peuple Ogoni.

Désobéissance civile et maintien de l'ordre

La baie de Broadhaven, où s'effectue la pose de canalisations sous-marines.

Shell to sea se revendique comme un collectif non-violent. Après l'échec des négociations et des recours en justice infructueux, le collectif a commencé à organiser des actes de désobéissance civile et à utiliser des techniques d'action directe non-violente, avec l'aide d'activistes venus d'Angleterre notamment, pour empêcher la tenue des travaux. Des piquets de masses, chaînes humaines, blocages, sit-ins et autres actions sont mis en place régulièrement.

Le mardi 26 septembre 2006, des manifestants bloquent l'entrée du site de la raffinerie à Bellinaboy pour empêcher les ouvriers de travailler. Environ 150 personnes se tiennent devant l'entrée en récitant le rosaire. Les ouvriers renoncent finalement à rentrer sur le site pour aller s'entretenir avec les Gardaí.

Une semaine plus tard le 3 octobre, un détachement de Gardaí arrivent sur les lieux, augmentant le nombre de policiers de 170 hommes. Cette date correspond à un changement tactique des opérations de maintien de l'ordre à l'encontre des désobéissants. Une politique de zéro arrestation est appliquée, plusieurs manifestants sont hospitalisés après des affrontements avec les Gardaí. Les Gardaí sont accusés par des ONG et des personnalités politiques de violence excessive. Le superintendant Joe Gannon dit dans une interview à la revue Garda Review « Il n'y a pas eu d'arrestations. Cela faisait partie de notre stratégie ; nous ne voulons pas provoquer des vocations au martyr ». Une autre manifestation de grande échelle à Bellanaboy prévue pour le 24 novembre 2006 est annulée par les organisateurs de peur de déplorer de nouveaux coups et blessures de la part des Gardaí.

En avril 2008, 150 vigiles de l'Integrated Risk Management Services (IRMS), une firme de sécurité privée employée par Shell arrivent sur place. Cette garde rapprochée a depuis été la cible de nombreuses critiques de la part de Shell to Sea, qui la voit comme une milice paramilitaire responsables d'espionnage des riverains et de nombreux passages à tabac de militants en toute impunité. Quoique les identités des agents, souvent d'origine étrangère, soient systématiquement dissimulées, deux d'entre eux, Tibor Révész et Michael Dwyer, sont devenus tristement célèbres quand, après leur passage à Mayo, ils se sont engagés comme mercenaires aux côtés d'Eduardo Rózsa-Flores en Bolivie où ils ont finalement trouvé la mort le 16 avril 2009 dans un raid de l'armée bolivienne. Le gouvernement bolivien les a qualifié de militants d'extrème droite ayant pour but d'assassiner le président Evo Morales. Eduardo Rózsa-Flores a témoigné dans une vidéo diffusée après sa mort que la milice était un groupe d'autodéfense sans intention d'agression.

En juillet 2008, des travaux préparatifs pour la pose du gazoduc ont commencé dans la baie de Broadhaven et le plus grand navire poseur de canalisations au monde, le Solitaire, arrive bientôt dans la baie. Deux navires de la flotte de la marine irlandaise, un avion militaire, 300 Gardaí et 200 agents de l'IRMS viennent assurer la sécurité en mer pour la venue du Solitaire. Sous la superintendance de John Gilligan, un ancien d'Interpol qui a remplacé Joe Gannon en 2007, une série de 40 arrestations ont été opéré par les Gardaí durant l'été 2008. Des hommes d'affaires locaux et le pêcheur Pat O'Donnell ont accusé les Gardaí de partialité quand ils n'ont pas répondu à la demande d'assistance d'O'Donnell à défendre sa zone de pêche où il avait installé des casiers à crabes qui étaient sur la route du Solitaire. Le ministère de l'agriculture et de la pêche a déclaré que puisque les deux parties avaient des permis pour leurs activités, elles devraient régler leur conflit à l'amiable. Les Gardaí ont placé deux fois O'Donnel et son fils en garde-à-vue pour trouble de l'ordre public, mais les ont relaxé chaque fois quand leur avocat a demandé aux Gardaí de présenter des chefs d'inculpations valables ou d'arrêter les garde-à-vues arbitraires. En juin 2009, la bateau de pêche que Pat O'Donnell occupait nuit et jour pour défendre sa zone de pêche coule dans un sabotage opéré par quatre hommes armés et cagoulés, dont l'identité n'a pas pu être établie.

En septembre 2008, Maura Harrington débute une grève de la faim pour la durée des opérations du Solitaire. Peu après la venue du Solitaire, l'équipage annonce que la grue est endommagée et le navire repart vers le Royaume-Uni pour effectuer les réparations.

En février 2010, Pat O'Donnell a été condamné à trois mois de prison pour atteinte à l'ordre public et à quatre mois pour entrave à agent dans l'exercice de ses fonctions. Le 21 avril 2010, un des leader du Rossport Solidarity Camp, Niall Harnett, a été condamné à onze mois de prison pour voie de fait contre quatre Gardaí. Shell to sea dénonce une parodie de justice pour faire taire les figures importantes du mouvement.

Début 2010, le responsable de la communication de Shell Colin Joyce a indiqué que les travaux seront suspendu pendant toute l'année : « Le site a été par le passé le théâtre de tensions durant les travaux. Une suspension des travaux ici en 2010 va, espérons-le, minimiser l'exposition de la communauté locale aux risques de telles tensions. ».

Le coût total des opérations de maintien de l'ordre des Gardaí depuis les débuts des travaux jusque fin janvier 2009 est estimée à 13,5 millions d'euros.

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