Le syndicalisme enseignant en France correspond aux mouvements et aux organisations syndicales qui défendent les intérêts et représentent les enseignants du primaire, du secondaire et de l'enseignement supérieur.
Les débuts du syndicalisme enseignant passent par la création d'organisations centrées sur des groupes professionnels précis.
En 1905 est créée la Fédération nationale des syndicats d'instituteurs alors même que le syndicalisme est encore interdit aux fonctionnaires. Ce mouvement, d'inspiration révolutionnaire, affirme sa volonté d'adhésion à la CGT anarcho-syndicaliste.
Dans le même temps se développent des associations amicales d'instituteurs qui mènent une action para-syndicale, en particulier en faveur de l'indépendance statutaire des enseignants. Ce sont elles qui, en 1920, donneront naissance au Syndicat national des instituteurs (SNI).
Dans le second degré, les différentes organisations correspondent aux multiples catégories d'enseignants (professeurs de collège, de lycées, surveillants, répétiteurs etc.). L'unification des syndicats sera progressive et incomplète. Il faut attendre 1937 pour que soit fondé le SPES (syndicat des personnels de l'enseignement secondaire) mais il ne regroupe que les enseignants de sensibilité socialiste.
Dans l'entre-deux-guerres, les syndicats enseignants intègrent les confédérations ouvrières.
Au sein de la CGT-U, c'est la Fédération des membres de l'enseignement laïque (FMEL) qui représente les enseignants. En 1930, la Fédération Générale de l'Enseignement est fondée au sein de la CGT (réformiste) avec le SNI comme principale composante. En 1935, la FMEL s'intègre à la la FGE, devançant d'un an la réunification confédérale.
Du côté de la CFTC, le SGEN est créé en 1937. Même s'il s'inscrit dans la centrale chrétienne, le SGEN est, dès ses débuts, un syndicat laïque.
En revanche, le Syndicat National des Professeurs des Lycées de Garçons et de l’Enseignement secondaire féminin, alors majoritaire, refuse de rejoindre une confédération et adopte en 1937 la dénomination "Syndicat national des lycées et collèges et cours secondaires" ou SNLCCS qui deviendra après la guerre SNALC.
Le régime de Vichy interdit les activités syndicales, les enseignants n'y échappent pas.
À la Libération, la FGE se transforme en Fédération de l'éducation nationale (FEN). Plusieurs syndicats de second degré se regroupent pour fonder le premier SNES.
En 1947, la CGT connaît une scission. Les militants opposés à la domination communiste sur la confédération fondent la CGT-Force Ouvrière. Le SNI refuse de choisir entre les deux confédérations et entre dans l'autonomie. Quelques mois plus tard, c'est la FEN qui suit la voie tracée par son principal syndicat.
A partir de là, la FEN fonctionne selon un système original : les tendances. Les 3 principales tendances qui structureront la FEN jusqu'en 1992 sont
Un tendance des "amis de Force Ouvrière" existe pendant les premières années de la FEN avant de disparaitre en intégrant la tendance autonome.
Jusque dans les années 1960, la majorité "autonome" dirige la quasi totalité des syndicats de la fédération. A la fin des années 1960, la tendance U&A prend le contrôle de deux syndicats importants : le SNES et le SNEP (éducation physique).
En 1992, le SNES et le SNEP sont exclus de la FEN pour manquement au pacte fédéral. Par solidarité avec eux, les syndicats dirigés par des militants U&A et les minorités U&A quittent la FEN pour fonder la FSU.
Au sein de la FEN, le SNI-PEGC et le SNEEPS fusionnent pour fonder le Syndicat des Enseignants. Ils sont rejoints par des militants UID du SNES, du SNEP et du SNETAA. Peu de temps après, la FEN participe à la fondation de l'UNSA.
Depuis les années 1990, le monde syndical enseignement connaît un large mouvement de division. Outre l'éclatement de la FEN et la création de la FSU, de nouvelles organisations se créent :