C'est une des entéromorphes considérées comme un bioindicateurs d'un mauvais état des masses d'eau. Son abondance anormale, et plus encore une pullulation est le signe d'un dysfonctionnement écologique, généralement une eutrophisation ou dystrophisation de l'eau liée à l'apport d'engrais agricoles (nitrates, phosphates), d'effluents urbains..
On la trouve aujourd'hui dans le monde entier.
Elle semble très ubiquiste bien que (sauf en condition de marées vertes) sensibles à la concurrence. On la trouve potentiellement sur toute la zone intertidale et un peu plus profond ; fixées sur des rochers ou du béton, sur des vases ou des ferrailles, sur des bois flottés ou divers déchets flottants qui pourraient lui permettre de voyager. Elle peut aussi localement se détacher du fond et remonter en surface. Ainsi dans certaines canaux de navigation intérieures (Elkhorn Slough en baie de Monterey par exemple) des entéromorphes détachées du fond vaseux flottent en surface et couvrent l'eau d'algues vertes. C'est une plante qui sans être rare était peu représentée en termes de biomasse, mais elle tend depuis quelques décennies à devenir invasive.
Comme de nombreuses espèces invasives, elle manifeste un comportement d'espèce pionnière et colonise même certains milieux extrêmes, en supportant les eaux les plus salées (sources salées, aval de mines de sel) comme des eaux faiblement saumâtres à presque douces). On en trouve même exceptionnellement au-delà du niveau de la marée haute, dans des zones exposées aux embruns. Une seule autre espèces de ce genre semble partager ces caractéristiques : E. intestinalis.
Il est probable que la mondialisation et l'accélération des transports maritimes aient contribué à diffuser les propagules de cette espèce qui résiste aux fortes variations de température et de salinité, ainsi qu'aux UV solaires. Elle contribue en tous cas très probablement à diffuser et mixer les gènes de l'espèce.