La voiture DEV AO résulte d'études menées dès 1938, pour la fourniture de voitures grandes lignes unifiées, sans possibilités de les mettre en application du fait de la Seconde Guerre mondiale. Au sortir de la guerre la division des études des voitures (DEV) sous la direction de M. Forestier, qui donne son nom à la série (sans tenir compte de la peinture verte!), reprend le projet pour aboutir en 1946 à une voiture unifiée pour les grandes lignes pour remplacer le matériel détruit et les séries issues des anciennes compagnies. La période de la guerre étant mise à profit pour rechercher un allègement des voitures au maximum, sans sacrifier à la sécurité.
Après la sortie de la variante des DEV Inox, on ajoute AO (acier ordinaire) à leur nom.
Prévues pour les express, après que la SNCF ait décidé une augmentation de la vitesse des trains, elles sont dotées d'un bas de caisse caréné pour gagner en aérodynamisme, leur donnant un aspect lourd et pataud. Ce dispositif est cependant rapidement démonté au droit des bogies, ou en totalité, la surveillance des organes de roulement étant jugé trop difficile. C'est pourtant ce carénage qui fait que six d'entre elles sont choisies pour participer au record du monde de 1955.
Les premières séries sont dites courtes, avec une longueur hors-tout de 23,344 m, mais les suivantes sont rallongées, avec une longueur hors-tout de 25,094 m, suite aux études des ingénieurs allemands de la Deutsche Bahn qui avaient réalisés des voitures de 26,400 m. Les séries sont données par l'année de la commande avec :
pour les DEV AO courtes :
et pour les DEV AO longues :
Entre les premières livraisons de la tranche U46 et les dernières de la tranche U59 on arrive à un total de 1595 voitures construites.
Les diagrammes d'aménagement retenus furent, dans l'ordre d'apparition, du type :
Il exista une C10c10 dans la tranche U48 qui était un prototype à toiture haute ancètre des voitures UIC couchettes. Au fil des années, et plus particulièrement le 3 juin 1956 avec la suppresssion de la 3ème classe, les voitures connurent des changements de diagrammes qui se traduisirent par le changement de l'aménagement (couleur et disposition des compartiments) et par une nouvelle immatriculation, ainsi on observa :
Elles ont sillonné les voies jusqu'aux années 90. L'arrivée des voitures UIC puis des voitures corail et enfin des TGV, mais dans une moindre mesure, les a éliminées.
Les CFL se montrèrent intéressés par les DEV et ils commandèrent en 1948, pour une livraison en 1951, 3 voitures de type A3B5 et 7 de type C10. Ces voitures furent revendues à la SNCF.