Affaire des infirmières bulgares - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

La couverture par la presse internationale

La presse internationale s’intéresse peu au procès, hormis en France et en Bulgarie où la presse se fait écho de leur situation, jusqu’à ce que celles-ci soient condamnées à mort lors du premier procès.

La plupart des articles sont unanimes sur le fait que les accusés servent de boucs émissaires au pouvoir libyen qui a laissé se dégrader les conditions d’hygiène, ce qui a causé l’épidémie (et les autorités sanitaires libyennes ont peu fait pour prévenir les contaminations par le VIH lors des transfusions sanguines et collectes de sang avant que l’affaire n’éclate en 1998 suite aux plaintes des familles et des premières fausses accusations du pouvoir libyen qui les a d’abord accusées d’être des agents du Mossad israélien et de la CIA avant de se rétracter et modifier les chefs d’inculpation).

La presse libyenne et la majorité de la presse arabe appuyant les déclarations officielles affirmaient au début que le procès est juste du fait des premières accusations portées, mais peu de ces médias se sont rétractés alors même que l’autorité judiciaire libyenne abandonnait les charges initiales et acceptait de refaire le procès. La couverture dans la presse bulgare est très importante et unanime (et la presse française qui s’est mobilisée lors du lancement du second procès, et qui a rappelé la situation intolérable des personnels bulgares aux candidats à l'élection présidentielle française) : les condamnations sont qualifiées d’absurdes, même s’il était clair que la situation des nombreux enfants contaminés (dont une cinquantaine sont morts) ne pouvait être ignorée.

En France, on se souvient en effet du long procès du sang contaminé contre l’État ; les associations humanitaires concernées, tout comme l’Organisation mondiale de la santé dans la lutte contre le sida et l’aide aux malades, ont bien rappelé l’indispensable rôle et l’importance des autorités sanitaires publiques dans la lutte contre ce fléau mondial, et qu’il ne servait à rien de désigner des personnels médicaux si ceux-ci se trouvaient dépourvus de moyens de contrôle efficace des actes médicaux à haut risque comme les transfusion sanguines et l’utilisation d’instruments médicaux comme les matériels d’injection.

Un grand nombre d’associations humanitaires travaillant dans le milieu médical, mais aussi dans la protection des droits de l’homme ont condamné fermement ce faux procès mené en Libye et ont mobilisé les plus grandes sommités compétentes du monde médical dans la lutte contre le sida (comme le professeur Montanier) et condamné depuis toujours la stigmatisation des étrangers dans la propagation de la maladie.

Mais il est vrai que le sort des prisonniers bulgares en Libye depuis 1999, a trouvé durant les plus de 8 années beaucoup moins d’écho que le reste de la situation internationale au Moyen-Orient, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001, puis la seconde guerre en Irak, le sort des Palestiniens lors du bouclage des territoires par Israël, les luttes intérieures palestiniennes suite au décès du président Arafat, les assassinats politiques au Liban où la Syrie a été impliquée avant de devoir s’en retirer face aux manifestations massives, puis l’intervention militaire d’Israël au Liban, le développement du terrorisme international. Ou même encore en Europe, avec l’évolution des institutions communautaires, l’adoption de l’Euro, le projet de traité européen, l’adhésion de dix nouveaux pays, puis en fin 2006 celle de la Bulgarie avec la Roumanie, les questions sur l’adhésion de la Turquie, ou même encore la situation au Darfour. L’actualité a été riche en évènements, concernant des millions de personnes, et bien peu de cas a été fait du sort d’une poignée de bulgares en Libye, une zone encore stable du Moyen-Orient.

C’est cette adhésion récente de la Bulgarie à l’Union européenne, et le lancement aussi récent des négociations internationales sur le Darfour (où la Libye pourrait jouer un rôle stabilisateur ou comme intermédiaire à des négociations de paix) ainsi que la prononciation de la peine de mort en Libye (abolie partout en Europe) qui a renforcé la cohésion communautaire pour aider directement la Bulgarie (qui jusqu’alors manquait de moyens efficaces pour négocier, puisque les différents émissaires européens n’étaient pas reconnus par la Libye comme habilités à intervenir pour des bulgares) à obtenir la libération des prisonniers bulgares dans une négociation globale impliquant tous les pays de l’Union européenne, dès lors appuyés plus ouvertement par les États-Unis (qui n’ont pas voulu ou pu s’en occuper directement de peur de froisser la Libye et les pays arabes dans ce qu’ils pouvaient considérer comme une affaire judiciaire intérieure à un pays arabe).

Page générée en 0.124 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise