Affaire des infirmières bulgares - Définition

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Les accusés et leur défense

À l’origine, 23 personnels médicaux étrangers ont été arrêtés, la plupart bulgares, mais 17 ont été relâchés et sont rapidement retournés en Bulgarie. De plus, 11 nationaux libyens ont été arrêtés et inculpés des crimes allégués. Le docteur Zdravko Georgiev, un Bulgare venu en Libye pour voir sa femme (Vultchéva) fut rapidement arrêté et jugé coupable du délit de transaction illégale de devises étrangères. Les Libyens suivants ont été également arrêtés et jugés pour des faits de nature non criminelle :

  • Atia at-Tahir Ali al-Juma (directeur de l’hôpital de Benghazi) ;
  • Halifa Milyad Mohammed al-Sherif, Abdul Azis Husein Mohammed Shembesh, et Abdul Menam Ahmed Mohammed al-Sherif (responsables de la sécurité de l’hôpital) ;
  • Idris Maatuk Mohammed al-Amari, Salim Ibrahim Suleyman Abe Garara, Mansur al-Mansur Saleh al-Mauhub, Nureddin Abdulhamid Halil Dagman ; et
  • Saad Musa Suleyman al-Amruni (secrétaire assistant du secteur médical de Benghazi).

Le médecin Ashraf Ahmad Djum’a al-Hadjudj

Palestine : information en provenance de la base de données PIWP

Le premier mis en cause dans les procès, c’est un jeune médecin d’origine palestinienne qui achève sa formation d’anesthésiste en tant qu’interne en stage à l’hôpital de Benghazi.

Selon le point de vue du procureur libyen, il est l’homme au centre de la boucle criminelle fatale des infirmières, dédié à un complot impliquant des agents de gouvernements étrangers, coupable aussi de larges transactions financières, de pratiques sexuelles illégales et adultérines, et de consommation illégale d’alcool. Il est accusé du meurtre de 426 enfants libyens au service de ce complot destiné à déstabiliser le pays. C’est un interne hospitalier qui a commencé à travailler à l’hôpital deux mois avant la découverte de l'émergence de l’épidémie.

Sa famille a déclaré avoir dû fuir la Libye après avoir été dépeinte par les média libyens comme des « assassins d’enfants innocents » et réside maintenant aux Pays-Bas où elle a trouvé refuge. Le cousin de Ashraf en Palestine, As'ad al-Hadjudj, a déclaré au Turkish Daily News, qu’Ashraf avait perdu un œil et qu’une de ses mains était paralysée à cause de la torture qu’il a endurée en prison. Ashraf al-Hadjudj a obtenu la nationalité bulgare le 19 juin 2007.

Pétition arabe pour sa libération : الحملة الدولية لاعادة فتح ملف الجريمة النكراء بحق أطفال بنغازي وتقديم الجناة للقضاء العاد

Kristiyana Vultchéva

Photos : [1] [2]

Kristiyana Vultchéva n’a pas été recrutée par Expomed. Elle est la femme du Dr Zdravko Guéorgiev qui a été arrêté avec les autres mais finalement reconnu non coupable de toutes les charges criminelles portées contre lui, en dehors de sa condamnation pour trafic de devises.

Décrite par le procureur libyen comme la tête de la boucle du complot, on lui a attribué qu’elle parlait l’arabe et menait un style de vie luxurieux. Les quatre autres infirmières ont témoigné qu’elles n’avaient jamais vu Vulcheva avant que ne leur soit ôté le bandage des yeux après ce qu’elles ont décrit comme un « kidnapping » par la sécurité libyenne, après avoir été amené la première fois au poste de police en février 1999. Vulcheva était aussi la seule accusée et convaincue d’avoir illégalement distillé de l’alcool. La défense a fait remarquer qu’aucun ustensile destiné à cet usage n’a pu être produit lors du procès. Elle a admis au procès avoir vu Ashraf à l’Hôpital des enfants de Benghazi. Au contraire d’Ashraf, elle n’a jamais avoué avoir eu des relations sexuelles avec lui, ce qui était requis pour convaincre du crime d’adultère d’après la loi libyenne. Elle a retiré son aveu que des flacons lui auraient été remis par un citoyen britannique, qui auraient été utilisés pour infecter les enfants, niant aussi connaître une quelconque personne connue comme « John l’anglais » ou avoir été payée avec de « grosses sommes d’argent » afin d’infecter les enfants

Après la ré-imposition de la sentence de mort en 2006, il fut annoncé que Vulcheva cherchait maintenant à se faire représenter à nouveau par Vladimir Sheitanov. Plamen Yalnuzov l’avait remplacé en tant que représentant des bulgares en 2002. Après le verdict, sa mère implora publiquement « Nous adressons nos implorations au gouvernement britannique et aux victimes de Lockerbie. Nous sommes bien conscients que ce problème est douloureux pour tous, mais au nom de la plus humaine des professions nous leur demandons leur compassion et de laisser Megrahi partir.», faisant référence à Abdel Basset Ali al-Megrahi qui exécute une peine de prison à vie en Écosse suite à l’attentat de Lockerbie en 1988.

Le président Khaddafi n’a cessé de comparer les deux cas : après le verdict de 2006 il a dit « Les organisations comme la Ligue arabe, le Mouvement des non-alignés et la Conférence islamique ont déclaré que al-Megrahi était un prisonnier politique et des observateurs internationaux ont dit que des éléments de services secrets étrangers étaient présents au procès... Personne n’a demandé sa libération.»

Nasya Nénova

Photos : [3] [4] (avec Kristiyana Vultchéva)

Nasya Nénova a tenté de se suicider. Elle a témoigné qu’elle avait confessé des aveux et tenté de se suicider car elle craignait d’être torturée à nouveau.

Elle a été interrogée en même temps qu’Ashraf et déclaré au procès qu’ils avaient été battus et qu’il n’y avait aucun interprète. Elle n’a pas reconnu avoir eu des relations sexuelles avec lui. Elle, ainsi que Vulcheva, étaient les seules infirmières ayant admis connaître Ashraf de vue auparavant mais elle a affirmé ne jamais lui avoir parlé. Elle a nié avoir voulu se suicider au motif de la culpabilité pour ce qu’elle avait fait.

Au procès, elle a déclaré « Je ne suis coupable d’aucune des accusations. Ma conscience est claire.» et « Nous n’avions la protection de personne, nous n’avions pas de docteur. Nous étions seules là-bas avec ces hommes qui faisaient tout ce qu’ils voulaient faire.» Elle a déclaré avoir tenté de retirer ses aveux le 17 juillet 1999, mais un colonel Juma est venu et l’a menacée de renouveler la torture si elle persistait.

Elle a voulu désigner à nouveau Vladimir Sheitanov en tant que remplaçant des avocats à la défense Yalnyzov et Byzanti après la sentence de mort prononcée en 2006.

Valya Tchervényashka

Photos : [5] [6]
Interview de sa fille en 2005 sur NPR : [7]

Elle vient de Byala Slatina. Elle a été recrutée par la société Expomed. Son mari Emil Uzunov, dans une interview en 2003 avec la Radio nationale Bulgare (BNR) a dit que l’avocat de la défense Bizanti était un de ceux ayant pratiqué la torture et battu les six personnels médicaux durant les premiers interrogatoires. Tchervényashka a dû corriger le récit : « Je suppose que mon mari était trop nerveux et a réagi avec excès.»

Sa fille Antoaneta Uzunova, âgée de 28 ans, a fait le commentaire suivant sur ce cas en 2005 : « Ç’a été terrible... Les charges étaient absurdes alors, elles demeuraient absurdes maintenant. Quand je les ai entendu décrites comme des agents de la CIA ... Je savais ce qui se passerait. Alors nous découvrions que nos êtres aimés avaient été torturés d’une façon la plus cruelle. C’est un cauchemar.» À une autre occasion elle a dit « Des infirmières de petites villes en Bulgarie et servant d’agents du Mossad ? Cela paraîtrait risible et absurde jusqu’à ce que vous réalisiez que votre mère pourrait mourir pour ça.»

Elle cherche à redésigner Vladimir Sheitanov comme remplaçant des avocats de la défense Yalnyzov et Byzanti après la sentence de mort prononcée en 2006.

Snezhana Dimitrova

Photos : [8] [9]

Dimitrova n’est pas arrivée à l’hôpital de Benghazi avant le 10 août 1998. Elle a été recrutée par Expomed. Elle est la seule des condamnés à avoir été désignée et emmenée en interrogatoire lors de la première instruction des travailleurs médicaux le 14 décembre 1999. Elle avait été alors détenue durant 10 jour, puis réarrêtée avec les autres le 10 février 1999.

Dans une déclaration manuscrite de 2003 au ministre bulgare des Affaires étrangères, Snezhana Dimitrova a décrit la torture subie qui incluait des chocs électriques et les coups. « Ils m’ont attaché les mains derrière le dos.» écrit-elle. « Puis il m’ont pendue à une porte. Cela semble comme s’ils vous écartaient de tous côtés. Mon torse était tordu et mes épaules était déboitées de leurs joints de temps en temps. La douleur est indescriptible. Le traducteur hurlait “Avoue, ou tu mourras ici.” »

Valéntina Siropulo

Photos : [10] [11]

« J’ai avoué durant la torture avec l’électricité. Ils m’ont mis de petits fils sur mes dents et mes pouces. Parfois ils en mettait un sur mon pouce et un autre sur ma langue, le nez ou une oreille. Il y avait une bascule manuelle pour faire passer le courant. Ils avaient deux types de machines, l’une avec un levier, et une autre avec des boutons.»

Zdravko Guéorgiev

Photo : [12]

Le Docteur Zdravko Guéorgiev, mari de Kristiyana Vultchéva, est venu en Libye après que sa femme a été arrêtée. Il a été inculpé avec les autres mais a finalement été déclaré non coupables de toutes les autres charges après avoir été convaincu de délit de trafic de devises.

Les défenseurs

  • L’avocat à la défense libyen commis d’office, Othman al-Bizanti
  • Le consultant médical bulgare auprès de la défense, Dr Danail Beshkov
  • L’avocat bulgare, Vladimir Sheitanov
  • L’avocat bulgare, Plamen Yalnuzov
  • Les avocats bénévoles de l'association Avocats sans frontières France
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