Lors de ses voyages Frič visite des dizaines de tribus et établit un dictionnaire de 36 langues amérindiennes. Il a passé parmi elles plus de dix ans de sa vie, selon ses propres mots, les plus belles de sa vie malgré le duel presque mortel avec le jaguar, les maladies et autres mésaventures. Il réalise de nombreuses photographies et rapporte en Europe d'innombrables artefacts ethnographiques et autres souvenirs.
De toute évidence, il s'y sent mieux qu'en Tchécoslovaquie, dans son milieu hypocrite et provincial. Quand il est avec ses amis amérindiens, il s'habille comme eux et se comporte comme eux : « si je dois rendre visite à un ministre ou au président d'une république sud-américaine, je me mets en frac. Mais si le voyageur veut comprendre l'homme sauvage, il doit laisser de côté ses vêtements, se raser la barbe et les sourcils afin de devenir l'un d'eux… »
Si Frič est célébré dans son pays natal et dans le monde entier comme un spécialiste des cactus, il n'en va pas de même de son activité d'ethnographe et de fin connaisseur des Amérindiens, domaine dans lequel sa célébrité existe exclusivement en dehors des frontières de son pays. La plupart de ses collections ont fini à l'étranger, essentiellement à New York et Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) (il est officiellement fournisseur du Musée anthropologique et ethnographique de Petrograd et membre-correspondant de l'Académie des sciences de Russie) et seule une petite partie est visible au Musée Náprstkovo à Prague. La plupart de ses publications scientifiques relatives aux Amérindiens sont publiées à l'étranger (dans les pays de langue allemande, en Angleterre, en Russie et dans les pays d'Amérique du Sud).
Frič est progressivement devenu un spécialiste mondial des cactus et reconnu comme l'expert en la matière de son temps. Il a décrit des dizaines d'espèces et réuni la collection la plus complète en Europe (elle a disparu dans les tourmentes de la Seconde Guerre mondiale, car en dépit de tous ses efforts, Frič n'a pas réussi à trouver et financer un moyen de chauffage adéquat et ses fragiles cactus ont gelé). Il les a récoltés partout : du Mato Grosso au Gran Chaco en passant par les pentes abruptes des Andes jusqu'à 5 000 mètres d'altitude.
Il a fasciné les spécialistes quand, au sein même du jardin botanique de Mexico, il a découvert l'espèce Astrophytum asterias que l'on pensait éteinte et que les botanistes mexicains avaient paradoxalement sous leurs yeux.
Astrophytum asterias | Astrophytum asterias, fleur |
Il a étudié les cactus qui ont un effet narcotique (les narcocactus) les essayant parfois sur lui-même. Il s'est rendu compte, par exemple, que certains ont la capacité de limiter les vomissements, découverte dont il a fait bon usage en altitude dans les Andes afin de lutter contre l'ivresse des montagnes.
Ses découvertes sont capitales dans ce domaine mais on ne peut pas en dire autant de la publication de ses résultats. Écrire un papier scientifique ne l'intéresse guère, pas plus que l'aspect strict parfois rébarbatif de la taxonomie. Par conséquence, la découverte d'un nombre important de « ses » cactus sera attribuée à d'autres, faute de descriptions exactes auxquelles il ne se plie pas de bonne volonté. Son seul travail scientifique digne de ce nom est son Index des cactus (Index kaktusů) et un herbier de plusieurs centaines d'élément déposé au Musée national à Prague.
Après ses voyages, Frič se consacre à la culture des cactus, à l'hybridation de plantes exotiques avec succès en ce qui concerne les tomates.