Alberto Vojt?ch Fri? - Définition

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Introduction

Alberto Vojtěch Frič (8 septembre 1882, Prague – 4 décembre 1944, idem) est un ethnographe, voyageur, botaniste et écrivain tchèque. Les indiens sudaméricains qu'il a rencontrés l'ont surnommé Karaï Pukû (Long chasseur), en Europe il est également connu comme le « chasseur de cactus ».

Jeunesse

Vojtěch junior (Alberto est l'équivalent portugais ou espagnol du prénom tchèque Vojtěch) naît dans une famille de la grande bourgeoisie praguoise. Son père, Vojtěch Frič est conseiller municipal et adjoint au maire de Prague, son oncle Jan Václav Frič (1829-1890) est un homme politique et acteur clé de la révolution de 1848. Un autre de ses oncles Antonn Jan Frič (1832-1914) est zoologiste et directeur du Muséum national, enfin, un autre de ses oncles est Václav Frič, propriétaire d'un grand magasin d'alimentation portant son nom à Prague.

Dès son enfance, il montre des dons pour les sciences naturelles. Encore enfant, il rapporte à la maison un cactus, Echinopsis eyriesii nommé au départ Pfeiff. & Otto pour se venger d'un gendarme qui l'accusait de voler des œufs. Le cactus, abandonné sur un rebord de fenêtre, fleurit et attire l'attention du botaniste… en herbe qui écrit, bien plus tard à ce sujet : « qu'une plante aussi informe et inintéressante qu'un cactus qui devait pour moi n'être qu'un outil de vengeance puisse donner naissance à tant de beauté me fascina ». À 15 ans, il est déjà considéré comme un spécialiste des cactus en Europe centrale, on fait appel à lui pour consulter une question en la matière et on l'invite aux conférences scientifiques.

Il commence une collection de cactus qui gèle en 1899. Il décide de la renouveler et de la compléter et, pour ce faire, entreprend cinq voyages, entre 1901 et 1929 aux Amériques où il se consacre, non seulement à la récolte de cactus mais aussi à la découverte géographique et ethnographique des tribus d'Amérindiens que la civilisation n'a pas encore touchées ou très peu.

Vie familiale

À son retour de son cinquième voyage, Frič épouse Draga Janáčková avec laquelle il a un fils Ivan (né en 1922). Son petit-fils Pavel Frič et l'épouse de celui-ci, Yvonne s'attachent à diffuser la mémoire de leur ancêtre. Ils rééditent les livres d'A.V. Frič ou éditent de nouveaux ouvrages basés sur ses archives. L'un d'entre eux, Guido Boggiani fotograf (1861-1901), reproduit les archives photographiques de clichés exceptionnels des tribus indiennes pris par un photographe-voyageur tué par les indiens et dont les négatifs sur verre avaient été récupérés par A.V. Frič. Ce travail a été couronné du prix tchèque du meilleur livre de photographie en 1998.

Les deux branches de la famille, l'amérindienne et l'européenne, se sont trouvées par hasard suite au voyage de deux documentaristes tchèques, Alice Růžičková et Martin Číhák partis, en 2000, sur les traces de Tcherwouish qui ont rencontré Hermina, la fille d'Alberto Vojtěch et de Lora-y qui avait été confiée aux bons soins du chef Magpiota et dont les huit enfants portent fièrement le nom de Fric.

Le voyageur

Premier voyage : mai 1901 - août 1902

Le premier voyage de Frič l'amène aux confins du Mato Grosso où il rencontre les Indiens de la tribu Chavantès [transcription phonétique du texte tchèque : Šavantes]. Il doit abréger son séjour suite à sa rencontre malencontreuse avec un jaguar qui l'attaque. Frič blesse la bête en lui tirant dessus mais ne se sort pas du duel sans de graves blessures. Il est soigné par les Indiens durant quelques semaines puis il retourne en Europe. Cette mésaventure aura des conséquences en fait inespérées : il devient un héros pour les Indiens. Il n'est pas seulement l'homme qui a tué un jaguar, ce qui en soit est un acte de bravoure très admiré, mais il est surtout celui qui a survécu à l'étreinte de l'animal. Un tel homme est considéré comme hors du commun parmi les indiens. Un respect quasi-religieux lui est alors voué qui lui permet d'atteindre des buts irréalisables sans cela.

Second voyage : août 1903 - septembre 1905

Lors de son second voyage, Frič explore, pour le compte du gouvernement paraguayen le cours du fleuve Pilcomayo. Il le parcourt sur toute sa longueur, ce qui, apparemment n'avait jamais été réalisé. Ce faisant, il découvre la tombe de l'explorateur espagnol Enrique de Ibarreta y Uhagon (1859-1898) et qu'il est mort des suites d'une altercation qu'il avait lui-même provoquée en raison de son comportement peu respectueux des coutumes aborigènes.

Lors de ce voyage, il passe du temps auprès de la tribu des Chamacoco qui vivent le long de la rivière Paraguay et y prend pour épouse une femme de la tribu, Lora-y (Cane-Noire). De cette union naît une fille, Hermina (née vers septembre 1905 - 10.3.2009). Il ne les reverra jamais après son départ pour l'Europe à l'été 1905.

Troisième voyage : août 1906 - août 1908

De son troisième voyage, il ramène en Europe le fils d'un chef de tribu Chamacoco Tcherwouish (Petit-Ver) Piochado Mendoza dont le séjour parfois cocasse a inspiré Jaroslav Hašek (1883-1923) pour l'écriture de la nouvelle L'Indien et la police praguoise. Frič l'utilise lors de conférences comme « accessoire de démonstration ». Cependant, l'objet véritable de sa venue est le désir de Frič de le faire examiner par des médecins spécialistes, Tcherwouish souffrant d'une maladie étrange qui décime alors sa tribu et que les médecins sud-américains sont incapables d'identifier. En Tchéquie, la guérison eut lieu : on découvre que cette maladie est causée par un ver nématode jusqu'alors inconnu (une ankylostomose causée par Ancylostoma duodenale) et qu'elle est guérie par un puissant laxatif.

Frič tire un livre de cette histoire (voir infra Bibliographie).

Quatrième voyage : début 1909 - 1912

En 1909, Frič raccompagne Tcherwouish chez les Chamacoco et rapporte des médicaments pour toute la tribu.

Cinquième voyage : mai 1919 - juin 1920

En 1919, Frič voyage non seulement en tant que scientifique et écrivain-voyageur mais en tant que diplomate de la toute nouvelle République tchécoslovaque. On envisage alors de le nommer ambassadeur mais il n'y eut pas de suite à un conflit avec le ministre des affaires étrangères d'alors et futur président de la République, Edvard Beneš (1884-1948).

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