Alfred Heurteaux | |
Naissance | 20 mai 1893 à Nantes, France |
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Décès | 30 décembre 1985 (à 92 ans) à Cires-lès-Mello, France |
Origine | France |
Allégeance | Armée française |
Arme | Armée de l'air |
Grade | Général de brigade |
Années de service | 1912 - 1945 |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Commandement | Escadrille des Cigognes Réseau Hector |
Faits d'armes | As de l'aviation Déporté-résistant |
Distinctions | Voir ici |
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Alfred Marie Joseph Heurteaux (1893-1985) était un militaire français. Pilote d'exception au cours de la Première Guerre mondiale, député durant l'entre-deux-guerre, il s'engagea dans la résistance après la défaite de 1940 et devint compagnon de la Libération en 1945.
Né le 20 mai 1893 à Nantes, il est fils et frère de polytechniciens. Il intègre l'École Militaire de Saint-Cyr en octobre 1912. À la mobilisation d'août 1914, il rejoint le 9e Régiment de Hussards avec le grade de sous-lieutenant. Son attitude au feu, où il est blessé d'un coup de lance, lui vaut sa première citation dès le 23 août.
Versé dans l'aéronautique dès le 6 décembre, il est d'abord observateur à l'escadrille MS 26 avant d'être breveté pilote le 17 avril 1915. Il obtient sa première victoire aérienne dès le mois suivant. Affecté à l'Escadrille des Cigognes (N3 puis SPA3) le 7 juin 1916, il devient un des plus redoutables pilotes de chasse de cette formation d'élite qui compte également dans ses rangs Guynemer et Fonck. Il en prend le commandement en novembre 1916. Virtuose du combat aérien volant sur un Nieuport 17 équipé de deux mitrailleuses Lewis dont une tirant à travers l'hélice, il enregistre un palmarès de 21 victoires homologuées et 13 probables, ce qui le classe parmi les principaux As de l'aviation français. C'est lui qui abat, le 25 novembre 1916, l'as allemand Kurt Wintgens (18 victoires homologuées).
Blessé à deux reprises (le 5 mai 1917 à la main et la jambe puis, plus gravement, le 3 septembre de la même année à la cuisse gauche), il doit quitter son escadrille et le Front jusqu'à la fin de la guerre. Ses prouesses lui valent d'engranger les récompenses : fait chevalier de la légion d'honneur en 1916 puis officier du même ordre en 1917, il orne sa Croix de guerre 1914-1918 de pas moins de 15 citations.
Démobilisé après la défaite de 1940, Alfred Heurteaux se situe dans la mouvance des vichystes patriotes et anti-allemands. Il est proche des colonels Paillole, Loustaunau-Lacau et Groussard. La loi du 29 août 1940 créant la Légion française des combattants en fait l'un des principaux membres des instances centrales de ce mouvement dont il occupe la vice-présidence (air).
Mais il s'engage très vite dans la résistance active par la voie du renseignement. Il organise le SR Air clandestin en zone occupée et constitue, grâce à ses contacts dans le milieu des militaires démobilisés et des anciens combattants, le réseau Hector. Il y recrute notamment, en décembre 1940, le jeune Jacques Chaban-Delmas. Rattaché aux Services spéciaux de l'armée d'Armistice sous l'autorité de Paillole, ce réseau intégrera par la suite l'OCM. Mais son premier chef est vite repéré par les allemands. Interpellé une première fois en mars 1941, Heurteaux est à nouveau arrêté le 3 novembre. D'abord détenu à Fresnes, il est transféré en Allemagne où il séjourne 37 mois dans différentes prisons (Düsseldorf, Hanovre, Berlin et Potsdam). Il est finalement conduit le 13 mars 1945 au camp de concentration de Buchenwald, où les Alliés le libèrent le 11 avril suivant.