Centrale de Churchill Falls - Définition

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Conflit entre Terre-Neuve et le Québec

Scandalisé par les prix prévus au contrat et désireux de développer le potentiel hydroélectrique en aval, à Gull Island afin de combler ses besoins provinciaux, le gouvernement de Terre-Neuve rachète la participation de Brinco dans CF(L)Co. en juin 1974, par l'intermédiaire de sa société Newfoundland and Labrador Hydro, et insiste pour renégocier le contrat de vente avec Hydro-Québec. Compte tenu de la forte inflation qui affecte le Canada à cette éopque, le gouvernement fédéral propose une aide jugée insuffisante par le gouvernement terre-neuvien et reporte la construction du projet Gull Island.

Aux prises avec des besoins grandissants en énergie, la province étudie la possibilité de construire une ligne à haute tension sous le détroit de Belle-Isle pour acheminer l'électricité de Churchill Falls vers Saint John's. Mais la province ne peut disposer que de 300 MW en vertu du contrat de 1969, une quantité d'énergie jugée insuffisante pour rentabiliser l'investissement qu'entraînerait la construction d'une ligne sous-marine. Le ministre des Mines et de l'Énergie, John Crosbie, demande donc à CF(L)Co. d'acheter 800 MW de puissance aux mêmes conditions qu'Hydro-Québec, le 6 août 1976. Mais l'exploitant de la centrale fait savoir qu'elle ne peut accéder à la demande, en raison des termes du contrat.

Frustré par la tournure des événements, le gouvernement terre-neuvien entreprend ensuite d'abroger la concession de droits hydrauliques qu'elle avait accordée à la Brinco par une loi, le Upper Churchill Water Rights Reversion Act. S'amorce alors une bataille judiciaire qui durera une décennie et se terminera à deux reprises devant la Cour suprême du Canada. La cour tranche en faveur d'Hydro-Québec les deux fois, en 1984 et en 1988.

Nalcor et Hydro-Québec se sont entendus en mars 2009 afin de permettre à Terre-Neuve d'utiliser les lignes de transport québécoises pour vendre un bloc d'énergie de 130 MW produit à Churchill Falls sur les marchés de l'État de New York. L'entente, d'une durée de 5 ans, devrait rapporter de 40 à 80 million CAD à Terre-Neuve.

Construction

La construction du projet débute en 1967, avec l'aménagement d'une route d'accès, puis d'un campement pour héberger les ouvrirers du chantier. La responsabilité de la construction est confiée à un consortium d'entreprises de génie civil, formé de l'entreprise canadienne Acres et de l'américaine Bechtel.

Viennent ensuite l'aménagement de 88 digues pour stocker l'eau du réservoir Smallwood. La construction des ouvrages de retenue nécessiteront 20 000 000 m³ de matériaux. Le remplissage du réservoir, inauguré par le premier ministre Smallwood le 1er juillet 1971, prendra deux ans.

Pendant ce temps, les travaux d'excavation de la centrale souterraine — taillée dans le roc du Bouclier canadien et longue de près de 300 m — et des 11 conduites forcées, longues de 427 m se poursuivent jusqu'en 1970. Les travaux se concentrent ensuite sur le bétonnage et l'installation des quatre premiers groupes turbine-alternateurs sur un total de 11 prévues aux plans, car en vertu du contrat, la centrale doit entrer en service au plus tard le 1er mai 1972

Grâce aux efforts de 6 300 ouvriers, la centrale de Churchill Falls effectue ses premières livraisons à Hydro-Québec le 6 décembre 1971, cinq mois plus tôt que prévu. Elle est inaugurée par le premier ministre du Canada, Pierre-Elliott Trudeau, en juin 1972. Sa mise en service sera complétée en 1974.

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