La centrale nucléaire de Davis-Besse est située sur la côte sud-ouest du lac Érié près de Oak Harbor dans l'Ohio.
La centrale est équipée d'un seul réacteur dont la construction avait débuté en 1970.
Le réacteur est un réacteur à eau pressurisée (REP) de 873 MWe construit par Babcock and Wilcox. Le réacteur a été arrêté de 2002 à 2004 pour des réparations liées à la sûreté et des améliorations.
À l'origine la centrale appartenait conjointement à Cleveland Electric Illuminating (CEI) et à Toledo Edison (TE). En 2006, elle est exploitée par la compagnie FirstEnergy Nuclear Operating une filiale de FirstEnergy Corp.
Le nom de la centrale est formé des deux noms des anciens présidents de TE (John K. Davis) et de CEI (Ralph M. Besse).
D'après la NRC (Nuclear Regulatory Commission), Davis-Besse a été à l'origine de deux des cinq plus dangereux incidents qui se sont produits aux États-Unis depuis 1979.
En 1985, les deux principales pompes utilisées pour alimenter les générateurs de vapeur se sont arrêtées, la première suite à une défaillance électronique du système de contrôle de la turbine, la deuxième suite à un signal de surrégime lorsqu'elle tentait de compenser l'arrêt de la première pompe.
Un opérateur de la salle de commande a alors tenté de démarrer les pompes d'alimentation de secours mais ces pompes ont fonctionné en survitesse par erreur de l'opérateur. En se basant sur la probabilité de fusion du cœur, la NRC a estimé que cet incident avait été le plus dangereux depuis que Three Mile Island avait fait fondre un cœur.
En juin 1988, la centrale a été atteinte par une tornade de niveau F2 sur l'échelle de Fujita (vents entre 180 et 250 km/h). Le poste électrique a été endommagé et le branchement extérieur déconnecté. Un arrêt automatique du réacteur et l'alerte a été donnée. Les générateurs diesels de secours ont alimenté les systèmes de sécurité jusqu'à la restauration de l'alimentation externe.
En mars 2002, on a découvert que l'acide borique avait dissous la plus grande partie de l'épaisseur des traversées du couvercle de la cuve (*).
Une brèche aurait pu inonder l'enceinte du réacteur avec de l'eau radioactive, endommager les équipements et éventuellement causer des dommages au combustible; ladite brèche n' était à l' évidence pas prévue dans l' analyse évènementielle de sûreté du réacteur. Le réacteur a été arrêté pour deux ans, au cours desquels de nouveaux défauts ont été découverts ce qui correspond à une augmentation du risque d'endommagement du combustible. Or on sait qu'un endommagement du combustible peut se transformer en accident avec relâchement d'éléments radioactifs.
Cet incident a été classé le 5e plus dangereux par la NRC.
Après des réparations et des améliorations qui ont couté 600 millions $, le réacteur a pu redémarrer en 2004.
(*) Précision: Un trou d'un diamètre de 10 cm environ était présent dans le couvercle au voisinage d'une traversée pour mécanisme, le trou en question était complètement traversant. Malgré cela il n' y a pas eu de brèche en eau car la pression primaire a été supportée par le seul revêtement en acier inoxydable de la cuve d'une épaisseur assez faible de l' ordre de 1 à 2 cm, ce qui montre s'il le fallait qu'il y a heureusement des marges importantes dans ces systèmes.