La chapelle est l'ancienne église paroissiale du village disparu d'Oberkirch. Le premier document mentionnant l'édifice remonte à 1285.
L'élévation de Dambach au rang de ville épiscopale en 1340, la construction de ses fortifications (entre 1328 et 1340) et l'édification d'une nouvelle et grande église provoquèrent le déclin d'Oberkirch. C'est toutefois l'ordonnance de l'évêque Jean II de Lichtenberg de 1356, précisant que tous les offices devaient être célébrés à l'église Saint-Étienne de Dambach qui précipita la disparition du village. Saint-Sébastien resta néanmoins un lieu de pèlerinage pour les fidèles des alentours.
La même année, la chapelle fut donnée à l'abbaye des chanoines Augustins de Dachstein puis à la cathédrale de Strasbourg en 1359. Au milieu du XVe siècle, elle fut cédée aux Hospices civils de Strasbourg à l'instar de l'église Saint-Étienne et la chapelle d'Altenwiller.
En 1480, le pape Innocent VIII supprima les deux vicariats d'Oberkirch et d'Altenwiller.
La chapelle fut confisquée à la Révolution française. Le curé Zaepffel et son vicaire refusèrent de prêter serment à la constitution civile et durent renoncer officiellement à l'exercice de leurs fonctions. Ils continuèrent cependant à dire la messe à la chapelle. Cette concurrence fut la cause d'un différend avec le prêtre assermenté. La conséquence fut la vente aux enchères de l'édifice et du domaine attenant en 1792. Les nouveaux acquéreurs vendirent peu après le domaine en lots. C'est ainsi que les villageois partisans du curé Zaepffel acquirent collectivement la chapelle pour un montant de 1420 livres. Les 32 donateurs les plus généreux se sont ainsi vu confiés l'administration de la chapelle. Leurs descendants forment aujourd'hui la Confrérie Saint-Sébastien, association de droit local alsacien-mosellan, responsable de sa conservation et de son entretien.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la chapelle était dans en piteux état, en partie à cause des dommages de guerre. C'est grâce au concours financier des monuments historiques, du conseil général, de la commune, mais également de la population dambachoise que la confrérie put réunir les fonds nécessaires à la restauration. Elle fut rendue aux fidèles et aux visiteurs le lundi de Pâques 1962.
La Confrérie Saint-Sébastien a pris la forme d'une association de droit local alsacien-mosellan au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son origine remonte à la période révolutionnaire durant laquelle les habitants de Dambach-la-Ville ont acquis la chapelle et le domaine attenant. Les 32 donateurs les plus généreux ont constitué la confrérie et ont transmis ce patrimoine en indivision jusqu'à la constitution de l'association.
Cette dernière est actuellement encore composée pour la quasi totalité des descendants des 32 membres originaires ainsi que de deux membres de droit, le maire de Dambach et le curé de la paroisse Saint-Étienne. Son exécutif est renouvelé annuellement par un système complexe de rotation. Particularité, le président est appelé Premier Échevin (Oberschaffner)).
La pièce la plus remarquable de la chapelle est son maître-autel baroque finement sculpté et richement décoré. Reposant sur une pierre d'autel romane, il est couronné d'une statue du martyre de saint Sébastien. L'autel illustre, d'une part, la Trinité dans une lecture verticale : de haut en bas, le Père représenté par un homme d'âge mûr à longue barbe, l'Esprit-Saint sous la forme d'une colombe et le Fils enfant et, d'autre part, la Sainte Famille, dans une lecture horizontale comprenant Jésus entouré de ses parents et grands-parents maternels. Ce chef d'œuvre est la création des frères Philippe et Clément Winterhalter originaires du Brisgau et de l'ébéniste dambachois Johannes Eusebius Beyer. L'autel a été réalisé entre 1690 et 1692.
La chapelle abrite plusieurs statues d'époques très différentes. La plus ancienne d'entre elles est une Vierge à l'Enfant en bois datée de la fin du XVe siècle. La statue exposée est une copie réalisée avec le concours du Musée d'Unterlinden de Colmar dans lequel pourrait, par ailleurs, être exposée la statue originale. Datant du XVIe siècle, une statue reliquaire de saint Sébastien en bois polychrome repose sur l'autel latéral droit. S'y trouvent également des représentations de saint Urbain (XVIIe siècle) et de saint Nicolas (XVIIIe siècle). Deux statues du XVIIIe siècle posées à côté des autels latéraux représentent saint-Michel terrassant le dragon et saint Urbain.
Les murs latéraux de la nef sont décorés d'une série de six bras de lumière en bois (bougeoirs sous forme d'avant-bras et mains).
![]() Vierge à l'Enfant du XVe siècle | ![]() Statue reliquaire de saint Sébastien - XVIe siècle | ![]() Statue de saint Urbain - (XVIIe siècle) | ![]() Bras de lumière |