Château de Saint-Alban | |
---|---|
| |
| |
Période ou style | Renaissance |
Propriétaire initial | Barons d'Apchier |
Propriétaire actuel | CG Lozère |
Protection | classé MH le 11 juillet 1942 |
| |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région historique | Gévaudan |
Région | Languedoc-Roussillon |
Département | Lozère |
Commune française | Saint-Alban-sur-Limagnole |
modifier |
Le château de Saint-Alban est un château situé à Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère. Il est sur le chemin de la Via Podiensis, l'un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ancienne propriété des barons d'Apchier, puis des barons de Molette de Morangiès, il est depuis 1824 utilisé comme centre psychiatrique.
La première mention de la présence du château remonte au XIIe siècle. En 1188, Guérin d'Apchier rend hommage à l'évêque de Mende Guillaume IV de Peyre. Mais il est probable qu'il ait été présent bien avant, ou qu'une forteresse médiévale l'ait précédé sur le même site. Il était situé dans la baronnie d'Apchier l'une des huit baronnies du Gévaudan.
Par le fil des mariages, c'est un Louet de Calvisson qui en hérite au XIVe siècle. Avec le château il reçoit également en dot la seigneurie de Saint-Alban, l'une des douze seigneuries qui avaient droit de présence aux États du Gévaudan. La présence de Louet de Calvisson est toujours visible à Saint-Alban, puisque la ville a repris les armes de la famille : palé d'azur et de gueules, semé de roses d'or brochant sur les partitions ; sur le tout d'argent au noyer arraché de sinople..
Le 16 septembre 1652, Marie Louet de Calvisson épouse François de Molette de Morangiès. Les Morangiès, qui viennent de Molette près de Villefort, hérite ainsi du château. C'est eux qui vont lui donner le style Renaissance.
En 1731 les terres de la baronnies de Canilhac sont vendues par acte judiciaire, peu après la mort du dernier des Canilhac qui s'était éteint célibataire. La baronnie est transférée par lettres-patentes dans les années 1740 vers Saint-Alban, et Morangiès rachète le titre de baron pour la somme de 20 000 livres.
Toujours au XVIIIe siècle, le château se retrouve l'un des points de ralliement pour organiser les battues visant à éliminer la bête du Gévaudan. Le comte de Morangiès est d'ailleurs retenu par les partisans de la thèse d'une intervention humaine dans cette histoire comme étant un des instigateurs.
En 1821, l'héritier Christophe Théodore de Morangiès se retrouve ruiné, il vend donc le château à Sylvain Boissier. À partir de 1824, et l'acquisition faite par le département, le château devient un asile d'aliénés, sous l'impulsion d'un religieux, Hilarion Tissot, frère de l'ordre de Saint-Jean-de-Dieu.
En 1941, le psychiatre catalan François Tosquelles arrive à Saint-Alban. Il marquera profondément la vie de l'hôpital qui prendra d'ailleurs son nom plus tard. Durant la Seconde Guerre mondiale, outre Tosquelles, plusieurs personnalités seront internées au château. En effet, l'hôpital est alors utilisé pour accueillir aussi bien les fous que les résistants et les clandestins. Parmi ces personnalités on retrouve le philosophe Georges Canguilhem, le poète Paul Éluard, Tristan Tzara, Gaston Baissette ... Le 11 juillet 1942, le château est par ailleurs classé à l'inventaire des monuments historiques.
Après la guerre, le château continue son développement de centre psychiatrique sous l'impulsion de Tosquelles, devenu médecin directeur en 1952. Mais en 1972 un grand incendie ravagera une partie de la toiture. Il sera par la suite restauré pour continuer sa fonction d'hôpital psychiatrique.
En 1993, le conseil général de la Lozère rachète le domaine. Il est alors utilisé également comme office du tourisme, ainsi que pour héberger les collections du patrimoine du département (pièces de musée).