Les seigneurs de Laval avaient une affection marquée pour l'église et le chapitre de Saint-Tugal, ceci après l'abbaye de Clermont, qui fut leur premier lieu de sépulture
Jusqu'ici nous voyons que tous les seigneurs de Laval, depuis qu'ils avaient le titre de comte (Voir: Comté de Laval), avaient eu leur sépulture à Saint-Tugal. Il n'en fut pas ainsi pour Guy XX de Laval, où seul son cœur fut conservé à Saint-Tugal.
Le comté de Laval passa entre les mains des seigneurs de la Trémoille. Aucun d'eux n'a jamais habité Laval, et n'y a choisi sa sépulture.
Il y avait dans le chœur de Saint-Tugal deux caveaux, servant à la sépulture des seigneurs, l'un situé au milieu, l'autre vers le haut du côté du midi, sous les stalles. Ils furent tous les deux ouverts dans XVIIIe siècle. Une note assez étendue, qui est parmi les pièces de M. La Bérangerie, rend compte de ces opérations. Le plus petit caveau, qui était au haut du chœur, fut ouvert vers 1740 lorsqu'on démolit le maîtres-autel, et deux petits autels qui étaient à ses côtés. On y trouva, entre autres choses, un cercueil dé plomb qui renferme le corps d'une femme habillée en religieuse La note s'étend bien davantage sur l'ouverture de l'autre caveau, qui eut lieu le 17 août 1761. Ce caveau contenait six cercueils et une boîte de plomb en cœur endommagés et troués en divers endroits par vétusté
Trois de ces cercueils portaient des inscriptions copiées par le rédacteur, et desquelles il résulte qu'ils renfermaient les corps d'Anne de Montmorency, de Guy XVII, de Guyonne de Laval. La boîte portait une inscription constatant qu'elle renfermait le cœur de Guy XX.
En 1834, on construisit le bâtiment où est située au XIXe siècle la bibliothèque de la ville de Laval, et qui a servi d'abord quelques années à une école d'enseignement mutuel. Il est précisément sur l'emplacement où se trouvait l'église de Saint-Tugal, et qui servait depuis sa démolition de place publique. En creusant les fondements du mur de la façade, les ouvriers ouvrirent, le 6 mars, un petit caveau, dans lequel il y avait un cercueil de plomb posé sur deux treteaux de fer, et entouré de plusieurs pots de terre commune, semblable à celle de Thévalles, dans le fonds desquels il y avait un résidu de cendres et de charbons. Dans le cercueil, il y avait des os bien conservés Quoique ce cercueil ne portât pas d'inscription, pour Isidore Boullier, le corps qu'il renfermait était celui de la comtesse Anne, inhumée à Saint-Tugal en 1465 Quant au grand caveau qui contenait six cercueils en 1761, Isidore Boullier ne croit pas qu'il ait été ouvert depuis la Révolution française.
Il y avait encore eu quelques individus inhumés dans l'église de Saint-Tugal, mais il n'y avait aucun monument remarquable sur leurs fosses. On y voyait les épitaphes d'Ambroise Aury et de Guillaume Lebreton, chanoines, morts le premier en 1548 et le second en 1618, après avoir fondé divers services.