L’objectif d’une communauté d’apprentissage est d'augmenter le savoir collectif par l'implication de chaque participant au développement de son savoir individuel (Scardamalia et Bereiter, 1994).
La communauté d'apprentissage est donc une façon d'organiser la classe, mais aussi une approche pédagogique particulière. Le fait que cette communauté soit branchée sur Internet permet de soutenir la communication et la collaboration, et même d'être en lien avec d'autres communautés. La communauté d'apprentissage peut également faire appel à des experts pour être éclairée sur des sujets particuliers. L'enseignant et l'enseignante y sont également vus comme des participants "plus experts" qui doivent amener plus loin l'ensemble des apprenants en les déstabilisant. (Laferrière, 2005) Le but étant de permettre aux élèves de développer des habiletés essentielles au XXIe siècle comme l'autonomisation de la pensée, des habiletés de transfert et de résolution de problèmes complexes ainsi, bien sûr, que celle de collaborer. L'Internet peut permettre alors un rapprochement et un dialogue entre humains de différentes localisations géographiques, de différentes cultures, ayant différentes représentations. En effet, les communautés en réseau liées au constructivisme et au socio-constructivisme, pensent que l'apprenant construit sa pensée, de façon individuelle et collective, en se nourrissant des artefacts culturels de sa proche communauté et de la société en général (Laferrière, 2005).
Selon leurs caractéristiques et l’orientation de leurs activités, on distingue en éducation quatre types de communautés : communauté d’apprentissage (CoA), communauté de pratique (CoP), communautés d’élaboration de connaissances (CoÉco) et communautés de recherche.
Une communauté d’apprentissage est constituée d’un groupe d’individus qui œuvrent ensemble dans un temps déterminé pour réussir une tâche ainsi que comprendre un nouveau phénomène ou compléter une tâche collaborative (Riel and Polin, 2004). Gagnon (2003) précise qu’elle se constitue dans le cadre de la formation à des fins d'apprentissage pour répondre à des besoins et à des buts bien précis. À l’échelle scolaire, une communauté se définirait comme un groupe d’élèves et au moins un éducateur ou une éducatrice qui, durant un certain temps et, animés par une vision et une volonté communes, poursuivent la maîtrise de connaissances, d’habiletés ou d’attitudes. L’attention, le dialogue et l’entraide sont fondamentaux dans ce type de communauté (Benoît, 2000).
Selon Lave et Wenger (1991), par qui le concept de communauté de pratique est apparu, et Kirschner and Wopereis (2003), une communauté de pratique est constituée de groupes d’individus engagés dans la même occupation ou dans la même carrière. Ces individus interagissent sur une base continue en vue de maîtriser et d’améliorer les savoirs et savoir-faire de leur domaine d’intérêt. Ainsi, la participation par qui l’apprentissage se déploie, demeure un élément moteur dans une communauté de pratique et revêt un double sens d’implication et d’engagement. Lave et Wenger (1991) désignent cette forme d’apprentissage par Legitimate periphiral participation, qui décrit l’investissement du membre au sein de cette communauté, du stade de noviciat jusqu’à sa pleine reconnaissance par ses pairs. L’engagement mutuel, l’entreprise conjointe et le répertoire partagé sont parmi les caractéristiques importantes des communautés. On retrouve les communautés de pratique dans les structures informelles.
La notion de communauté d'intérêt est employée dans les cadres d'architecture comme le cadre DoDAF du département de la Défense des États-Unis.
Une communauté de construction de connaissances regroupe des individus engagés dans la production, la proposition et le partage d’idées et de connaissances pour faire progresser leur communauté (Scardamalia, 2000). Il s'agit d'y co-élaborer des connaissances.
Il existe une similarité avec la communauté de recherche où la production et le partage d’idées et de nouvelles connaissances deviennent une responsabilité des membres qui exposent et confrontent leurs théories avec celles des autres communautés. Les différents points de vue émis approfondissent leur compréhension des questions soulevées. Dans ces communautés, la culture de l’expertise prévaut. De ce fait, les membres poursuivent intentionnellement différents niveaux de compréhension profonde qui incitent à la collaboration et font progresser la communauté. Il s’ensuit une production d’artéfacts qui alimentent la culture ainsi que le répertoire communautaire et catalysent les activités du groupe. Selon plusieurs auteurs, ces types de communautés sont efficaces dans le domaine scolaire : « Knowledge building communities are effective in elementary schools (Hewitt, 2004), in secondary schools (Chan, Van Aalst & Lee, 2003), in preservice education (Lamon, Reeve & Caswell, 1999), and in teacher professional development » (Ahlberg, 2001).
Selon leur statut (formel, non formel, informel), leur taille (nombre de membres), la distribution géographique (localisation des membres), la nature (appartenance ou non au même domaine d’activité, durée) et l’orientation de leurs activités (besoins et priorités), les communautés prennent des appellations diverses et adoptent des modes de communication et d’interaction qui conviennent à leurs réalités. Lorsqu’elles se dotent d’un espace sur le Web pour ajouter à leur mode d’interaction, elles deviennent des communautés en réseau (St-Onge, 2003). Une communauté en réseau est communauté formée d'apprenants, jeunes ou adultes, interagissant, à des fins d'avancement de leurs connaissances personnelles et collectives, dans le contexte ou non de la salle de classe au moyen d'Internet. (Laferrière, 2005)