En fin de VIIe siècle, le royaume produisait 1.500 tonnes de plomb brut et un peu plus de deux tonnes d’argent, une production essentiellement localisée en Bretagne (Le Huelgoat, Poullaouen, Pont-Péan, Chatelaudren) et dans les Cévennes (Vialas).
Le 1er avril 1732, le Roi de France, grand maître des Minières de France, annulait les permis de recherches délivrés en Cornouaille aux termes des anciennes ordonnances et octroyait pour 30.000 livres à deux négociants à Morlaix, un privilège pour l'extraction de l'or, de l'argent, de l'étain, du cuivre et du plomb, sur le territoire des localités de Berrien, Poullaouen, Carnoet et une dizaine de paroisses voisines. Au mois d'août de l'année suivante, 14 milliers de livres de minerai étaient exploités en une seule semaine, permettant de couler 7 756 livres de plomb. Les mines de Poullaouen et HuellGoat intègrent ainsi la Compagnie des mines de basse bretagne.
Les négociant morlaisiens étaient associés à des bretons (armateurs et aristocrates) et parisiens (hommes de loi et banquiers). L'exploitation se fait essentiellement sur deux sites : Poullaouen et Huelgoat.
Situées en contre-bas le long de la rivière de Fao, les mines du Huelgoat risquaient constamment d'être inondées et purent se développer après la décision de creuser un puisard de 20 pieds de profondeur, le trop-plein des eaux était évacué par un canal souterrain.
Cette eau faisait figure d’énergie gratuite à tel point qu'elle fit échouer un projet de machine à feu pour sortir l’eau des mines. En 1747, la Compagnie des Mines installa une machine de Thomas Newcomen construite par un ingénieur qui vint de Liège, Christophe Mathieu. Elle fonctionna une année entière, donna toute satisfaction, puis fut démontée. A partir de 1752, la Compagnie dota le site d’étangs et de canaux, détourna à son profit toutes les eaux de la région, jusqu’à l’Aulne qui coulait à une vingtaine de kilomètres.
A la Révolution française, les mines sont nationalisées du 16 ventôse an II (6 mars 1794) au 12 brumaire an III (2 novembre 1794). La véritable reprise des activités ne se fait que sous le Consulat, mais l'exploitation connaît alors une période de stagnation. Face à cette situation, trois membres de la Compagnie, Charles Blacque, Charles-Jean Certain et Hippolyte Drouillard décident alors de s'associer pour racheter les parts des autres actionnaires. C'est ainsi que se crée la Compagnie Blacque, Certain et Drouillard, qui remplace la Compagnie des Mines de Basse-Bretagne en 1816.
Ce fut la première entreprise productrice d'argent du pays jusque dans les années 1830. Un déclin progressif (on compte encore 320 emplois en 1864) conduit à la liquidation de la compagnie en 1866, dont on voit de rares vestiges au lieu-dit la Vieille-Mine.