Le Global Amphibian Assessment a créé un plan d’action pour la conservation des amphibiens. Ce plan s’articule autour de quatre objectifs à très court terme : l'amélioration de la compréhension des causes des déclins populationnels et des extinctions ; la diffusion d'informations sur la diversité biologique des Amphibiens et sur les changements qu’elle connaît ; le développement et l'implémentation de programmes de conservation sur le long terme ; l'apport de réponses d’urgence aux crises actuelles.
Voici quelques-uns des moyens pouvant renverser, atténuer ou prévenir le déclin des populations d’amphibiens :
Protection des habitats naturels : La perte et la dégradation des habitats naturels affectent 90 % des espèces d’amphibiens menacées. La majorité d’entre eux ont besoin de mesures de conservation de leur habitat pour s’assurer de pouvoir survivre. Par conséquent, la sauvegarde d’habitats-clés où les amphibiens menacés peuvent vivre et se reproduire en sécurité est la priorité la plus urgente pour la survie de beaucoup d’espèces. Plusieurs types de mesures sont souvent prises comme par exemple :
Responsabilisation des agriculteurs avec versement de primes pour le maintien des zones humides et pour l'arrêt de l'usage de pesticides et herbicides. Supprimer les aménagements humains comme les plantations d'arbre le long des zones humides et restauration des berges.
Aménagement de crapauducs, fermeture des routes ou pose de barrière durant les périodes de migration.
Élevage en captivité : Des programmes d’élevage en captivité de certaines espèces menacées sont mis en place en ce moment dans les parcs zoologiques. Les espèces ainsi élevées pourront être ultérieurement réintroduites dans leur environnement naturel même s'il se pose aujourd'hui un problème important de reproductibilité dans les élevages après plusieurs années sans que l'on comprenne pourquoi.
Réintroduction : Il existe des programmes de réintroduction d’amphibiens menacés élevés en captivité puis relâchés dans leur milieu naturel dans l’espoir de l’établissement de nouvelles populations. L’objectif des réintroductions est d’assurer le retour dans leur milieu naturel d’espèces d’amphibiens en déclin, par un apport d’individus plus viables et protégés (car élevés en parc zoologique). En effet, la seule diminution des menaces environnementales pesant sur les habitats ne suffit pas toujours à contrebalancer le déclin des populations.
Opérations de retrait des espèces introduites : Ce type de projet est mis en place dans les endroits où les espèces introduites menacent les espèces endémiques, ce qui permet d’obtenir le maintien et la lente récupération des populations d’amphibiens de la zone.
Surveillance des populations : Le déclin a été si rapide pour certaines populations, comme par exemple la Grenouille léopard dans l'Alberta dont les effectifs ont pratiquement disparu en une année seulement, qu'il est vital de pouvoir prendre des mesures immédiates.
C'est la Global Amphibian Assessment, une organisation issue de l'IUCN, qui a essayé de dresser un bilan au début des années 2000, concernant les causes de disparition. Cette volonté a débouché sur une étude qui étudiait trois zones protégées où la disparition « énigmatique » d’espèces a été enregistrée : le parc national de Yosemite, la réserve de Monteverde et le parc national d'Eungella. D'autres ont suivi, offrant des conclusions similaires, un déclin rapide et important.
Le 16 février 2007, des scientifiques du monde entier se sont réunis à Atlanta, aux États-Unis, pour donner naissance à un groupe dénommé Amphibian Ark, dans l’optique de sauver plus de 6 000 espèces d’amphibiens de l’extinction possible causée par la chytridiomycose. Cet organisme est un partenariat entre l'Association mondiale des zoos et des aquariums membre de l'IUCN et plusieurs sections pour la conservation des espèces de l'UICN dont celle des amphibiens. Le but de l'Ark est d'aider ses partenaires pour une conservation ex-situ et de protéger les sites naturels. Une autre de ses attributions est d'identifier les taxons réellement en danger puisqu'il existe une incertitude de menace sur près de 23 % des espèces. Enfin, l'Ark organise des campagnes de presse à destination des pouvoirs publics et de la population pour faire prendre conscience du danger de l'extinction massive qui pèse sur les amphibiens, comme par exemple la campagneYear of the frog qui sera lancée en 2008.