Domus aurea | |
---|---|
| |
Lieu de construction | Oppius |
Date de construction | 64 |
Ordonné par | Néron |
Type de bâtiment | Palais |
Liste des monuments de la Rome antique | |
modifier |
La Domus aurea ou Maison dorée est un immense palais impérial de la Rome antique, construit par Néron, qui couvrait une partie importante de Rome intra muros. Elle comportait plusieurs bâtiments distincts, de vastes jardins, un lac artificiel. Après la mort de Néron, l'espace occupé fut rendu aux Romains et le Colisée fut édifié sur l'emplacement du lac. Ensevelie pendant des siècles, la Domus aurea fut en partie redécouverte à la Renaissance.
Diverses fouilles modernes et de longs travaux de restauration ont permis en 1999 de rouvrir son accès aux visites publiques, après une vingtaine d'années de fermeture. De nouvelles dégradations ont entraîné une nouvelle fermeture en décembre 2005. À l'automne 2009, un communiqué de presse du CNRS affirme que l'équipe de Françoise Villedieu aurait retrouvé un élément central des sources littéraires, la cenatio rotunda.
Le 30 mars 2010, le plafond d'une des galeries souterraines (chambre 15) s'est effondré sur une dizaine de mètres.
La Domus transitoria ayant été détruite par l’incendie de 64 ap. J.-C., l’empereur Néron confie à deux architectes, Severus et Celer (Tacite, Annales, XV, 42), la construction d’un somptueux palais qui doit s’étendre du mont Palatin au mont Cælius, partie avancée de l'Esquilin. Constitué de vastes appartements et de salles d’apparat, l’ensemble comprend en outre des bains, des maisons de campagne, des cryptoportiques et des jardins où se dressent des colonnades qui se reflètent dans des nymphées.
Suétone, quoiqu’il n’ait pu l’avoir vu personnellement car il écrit sous Hadrien, en donne une description riche en superlatifs :
« [Néron] se fit bâtir une maison qui s’étendait du Palatin à l’Esquilin, et l’appela d’abord Domus Transitoria (le Passage), puis un incendie l’ayant détruite, il la reconstruisit sous le nom de Domus aurea (maison dorée). […] Dans son vestibule on avait pu dresser une statue colossale de Néron, haute de 120 pieds ; la demeure était si vaste qu’elle renfermait des portiques à trois séries de colonnes, longs de mille pas, une pièce d’eau semblable à la mer, entourée de maisons formant comme des villes, et par surcroît une étendue de campagne où se voyaient des cultures, des vignobles, des pâturages et des forêts, contenant une multitude d’animaux domestiques et sauvages. Dans le reste de l’édifice tout était couvert de dorures, rehaussé de pierres précieuses et de nacre. Le plafond des salles à manger était fait de tablettes d’ivoire mobiles et percées de trous afin qu’on pût répandre sur les convives des fleurs ou des parfums. La principale salle était ronde et tournait continuellement sur elle-même, alternant jour et nuit comme l’univers. Dans les salles de bains coulaient les eaux de la mer et celles d’Albula. »
Tacite confirme cette description :
« les pierres précieuses et l’or […] étonnaient moins que les champs, des étangs et comme on le voit dans les campagnes désertes, des forêts, là des espaces ouverts, des perspectives »
Pour la décoration des nombreuses salles, Pline l'Ancien mentionne le peintre de fresque Fabullus, qui associe avec talent le chromatisme des fresques aux effets fastueux du stuc doré.