L’Inspection générale des bibliothèques (IGB) est un service d'inspection français exerçant son activité dans le domaine des bibliothèques. Il relève du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche mais il est aussi au service du ministère de la Culture, qui donne son avis sur la gestion du service. Il peut aussi, avec l'accord des deux ministres dont il dépend, intervenir dans d'autres ministères ou à l'étranger.
L'Inspection générale des bibliothèques est régie par l'article R. 241-17 du code de l'éducation.
Le 1er juin 1822, Louis XVIII nomme Charles-Hyacinthe His « inspecteur général des bibliothèques et des dépôts littéraires de la France ». Il semble que cette nomination ait été au moins en partie motivée par la volonté d'écarter l'intéressé, alors chef de la division de la Librairie, de ses fonctions précédentes. His exerce ses fonctions jusqu'en 1848, mais ne semble avoir rédigé qu'un seul rapport. Dès 1838, un second inspecteur, Ravaisson-Mollien, est nommé avec le titre d'« inspecteur général des biblbiothèques publiques de France ». Un poste d'« inspecteur des biblbiothèques des facultés » est confié en 1873 à Henri Baudrillart, avec compétence sur les bibliothèques des lycées.
L'année suivante, le champ de l'inspection est étendu aux bibliothèques populaires. En 1878 sont créés deux postes spécifiques d’« inspecteurs généraux des bibliothèques populaires et scolaires ».
L'inspection des bibliothèques a été jointe à partir de 1884, en vertu du décret du 21 mars, à celle des archives (qui avait été créée en 1853), avec quatre inspecteurs généraux des bibliothèques et des archives. Toutefois le nombre d'inspecteurs est réduit à trois en 1888 puis à deux en 1921.
Cette situation dure jusqu'en 1945, quand le décret du 13 septembre instaure trois inspecteurs généraux des bibliothèques et de la lecture publique. Le nombre d'inspecteurs passe à quatre en 1969 puis à huit en 1988.
Les inspecteurs généraux ont pendant longtemps constitué un corps distinct de la fonction publique. Avec la réforme de 1992, ce corps a été mis en extinction et ce sont désormais des conservateurs des bibliothèques, ayant atteint au moins le grade de conservateur en chef, qui sont nommés inspecteurs généraux.
Le rôle de l'inspection générale des bibliothèques se divise en trois missions principales.
Le nom même d'inspection indique que les inspecteurs sont chargés de surveiller et d'évaluer les bibliothèques publiques françaises. Les établissements concernés sont les bibliothèques municipales, les bibliothèques départementales de prêt et les bibliothèques universitaires.
L'inspection est parfois demandée respectivement par la commune, par le département ou par l'université dont la bibliothèque dépend, mais peut aussi se faire à l'initiative de l'IGB ou des ministres. Les bibliothèques universitaires sont en principe inspectées avant la conclusion de chaque contrat quadriennal entre l'État et l'université. Les inspecteurs généraux des bibliothèques peuvent formuler des remarques et suggérer des réformes ; en revanche ils ne disposent pas de pouvoir de sanction.
Les personnels des bibliothèques publiques françaises sont gérés par l'administration (ministère, collectivités), mais les inspecteurs généraux des bibliothèques interviennent pour l'aider dans cette tâche. Dans certains cas, ils apparaissent plus neutres et peuvent donc plus facilement arbitrer.
L'inspection générale des bibliothèques réalise aussi des missions d'étude, d'évaluation, d'expertise, de conseil dans le domaine des bibliothèques publiques. Il le fait, soit de sa propre initiative, soit à la demande des ministres. Ces études peuvent porter sur des sujets variés : le patrimoine écrit, l'intercommunalité et les bibliothèques, l'organisation des bibliothèques universitaires d'Île-de-France ou encore le recrutement et la formation des bibliothécaires. En outre, les inspecteurs généraux des bibliothèques font partie de conseils d'administration de certains établissements publics ayant une compétence en la matière, qu'il s'agisse de bibliothèques autonomes ou d'établissements d'enseignement supérieur.