Définition générale dans le cadre d’un espace affine euclidien
Soit
un espace affine euclidien,
un point de
et
, alors pour tout point
de
distinct de
, il existe un unique point
de
tel que :
,
et
sont alignés ;
(produit des valeurs algébriques).
On peut ainsi définir l’inversion de centre
et de rapport
comme l’application de
dans lui-même qui, à un point M, associe l’unique point
correspondant aux caractéristiques précédentes.
Analyse
Supposons qu’un tel point
existe. Alors
,
et
sont alignés. Ainsi,
.
Et comme
, car pour des points alignés le produit scalaire est identique au produit des valeurs algébriques, on a :
.
Puisque
est distinct de
, on peut écrire :
.
Synthèse
Le point
satisfait bien aux contraintes, et de part notre analyse il est le seul.
Remarque
Pourquoi n’avons nous pas simplement défini une inversion à partir de la formule précédente ? Parce qu’en fait la définition reste valable dans un espace affine quelconque, dès lors que l’on dispose d’une valeur algébrique sur les droites...
Toute construction à la règle et au compas peut se faire uniquement au compas (à l’exception des tracés des portions de droites).
à faire
Signalons aussi l’existence de "machines à inversion", l’inverseur de Charles Peaucellier :
L'inverseur est un objetmécanique avec deux barres OP et OQ de longueur fixe
et 4 autres barres MP, MQ, M'P, M'Q de longueurs fixes
avec les points de pivots aux sommets du losange OMPQM'.
Pour un point
du plan affine euclidien et un rapport
, avec
, on peut construire l’inverse géométrique, pour l’inversion de centre
et de rapport
, de tout point dans la couronne centrée en
, de rayon intérieur
, et de rayon extérieur
de la façon suivante :
Un point
dans la couronne étant donnée, il existe deux points d’intersection
et
du cercle de centre
et de rayon
, et du cercle de centre
et de rayon
Puis on construit l’unique point
tel que
soit un losange.
L’application qui à
fait correspondre
est bien l’inversion cherchée.
Remarque : cet inverseur fut utilisé pour transformer un mouvement rectiligne en mouvement circulaire. Voir : figure interactive de ChronoMath
Dans le plan complexe, une inversion particulière est celle par rapport au cercle unité ; en termes d’affixe complexe, elle est codée par l'application
. On voit ainsi que cette inversion est composée de la conjugaison complexe et d’une homographie.
C’est en fait un résultat général : un cercle d’inversion étant donné, on choisit trois points
sur ce cercle, puis l’unique homographie
qui envoie
respectivement sur
. On vérifie alors que l’application
, où
dénote la conjugaison complexe, est précisément l’inversion cherchée, et son écriture comme composée d’une homographie et de la conjugaison complexe découle de l’écriture de
et
comme homographie.
à faire
On fait ensuite le lien avec le groupe circulaire, qui est l’ensemble des transformations, définies en fait sur la droite projective complexe, et qui envoient les droites et les cercles sur des droites et des cercles ; en identifiant la droite projective complexe à la sphère de Riemann, cette propriété de conservation s’exprime plus simplement : ce sont les cercles tracés sur cette sphère qui sont conservés. Il est clair que les inversions appartiennent au groupe circulaire ; et relativement simple de montrer qu’il en est de même pour les homographies. On peut montrer ensuite qu’en fait, le groupe circulaire est engendré par inversions et homographies.