Avec la généralisation de l'informatique et de l'internet, des œuvres de cyber littérature apparaissent et transcendent leurs précurseurs de l’Oulipo, en dépassant leurs limites qui étaient la simple expression de règles accompagnée de la formulation de quelques solutions figées, et ce d’autant que les machines d’aujourd’hui ont la puissance de travailler à de multiples niveaux à la fois : niveau du vocabulaire, de la structure de la phrase, construction des personnages, de l’intrigue. La toute fin du XXe siècle a été marquée en France par une grande activité de création dans ces domaines au sein de l’A.L.A.M.O. et du Labart.
Aujourd’hui (2007), la majorité des tenants de la cyberlittérature, comme les Brésiliens du NUPILL qui éditent Revista Text Digitala ou bien les Espagnols du Portal Literatura Electrónica Cervantes Virtual[1] et les Français du centre Hubert de Phalèse travaillent plus sur l'informatique comme un outil de navigation, d'enrichissement par des variantes ou de production d'hypertextes en ligne, tandis que ceux qui -comme R. Pérez y Pérez à l'université de Mexico- approfondissent la recherche sur la création romanesque et la gestion du récit linéaire classique par les émotions qu'il peut susciter sont minoritaires.
En 2007, la cyber littérature est plus présente sur le front des hypertextes que sur la génération d'un effet de réel par un automate romancier linéaire. Cette seconde question, pourtant centrale pour la littérature, semble devoir attendre une nouvelle génération de progrès pour redevenir d'actualité : il faudra que les chercheurs ne s’intéressent plus seulement à transgresser le monde clos de l’ouvrage livré en travaillant à des hypertextes, reliant auteurs et lecteurs à des hyper-feuilletons multiples sur le web [2], mais en reviennent à travailler sur l'effet de réel, base intemporelle de la fiction réussie.