Margarete Schütte-Lihotzky - Définition

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La reconnaissance

Après la guerre, elle partit travailler à Sofia en Bulgarie, puis finalement retourna s'installer dans sa Vienne natale en 1947. Mais conservant ses idées politiques intactes — elle demeura communiste —, elle ne reçut aucune commande publique importante dans cette Autriche d'après-guerre, et cela alors même qu'énormément de bâtiments avaient été détruits à travers le pays et qu'on était en pleine reconstruction (Wiederaufbau). C'est pourquoi, à part quelques maisons particulières, Schütte-Lihotzky travailla comme consultante en Chine, à Cuba et en Allemagne de l'Est. En 1951 elle se sépara de son mari Wilhelm Schütte.

Ses réalisations furent tardivement reconnues par les autorités autrichiennes. Elle reçut le prix de l'architecture de la ville de Vienne en 1980. En 1985, elle publia ses mémoires, Erinnerungen aus dem Widerstand (Souvenir de la Résistance). Puis d'autres récompenses lui furent remises mais, fidèle à ses convictions, elle refusa en 1988 d'être honorée par Kurt Waldheim, alors président de la fédération autrichienne, en raison de son comportement douteux durant la guerre. En 1995, elle fut une des rescapés de la Déportation en Autriche qui traîna en justice Jörg Haider après que celui-ci, lors des débats au parlement autrichien à propos des bombardements sur Rome, qualifia les camps de concentration nazis de « camps de prisonniers ».

Margarete Schütte-Lihotzky est morte à Vienne le 18 janvier 2000 de complications suite à une grippe, cinq jours seulement avant son cent troisième anniversaire. Elle fut inhumée dans une Ehrengrab (tombe d'honneur) dans le Zentralfriedhof du quartier Simmering à Vienne.

Les années de guerre

En 1938 Schütte-Lihotzky et son mari reçurent la proposition de venir enseigner à l'Académie d'Art d'Istanbul en Turquie, tout comme un autre allemand exilé, Bruno Taut, qui malheureusement décéda peu après son installation en Turquie. Lihotzky dessina alors des bâtiments pour des jardins d'enfants basés sur les idées de Maria Montessori. À l'aube de la Seconde Guerre mondiale, Istambul était un endroit sûr pour tous les exilés européens qui y trouvaient la possibilité de se rencontrer ; c'était même un point de chute très courant pour des exilés allemands, et les Schütte eurent l'occasion d'y croiser des artistes comme les musiciens Béla Bartók ou Paul Hindemith.

À Istambul, Schütte-Lihotzky rencontra aussi Herbert Eichholzer, un confrère autrichien, qui organisait à l'époque la résistance communiste contre le régime nazi. En 1939 elle adhéra au KPÖ, le parti communiste autrichien, et en décembre 1940 elle retourna volontairement en Autriche avec Eichholzer pour prendre secrètement contact avec les mouvements de résistance autrichiens communistes. Elle fut arrêtée par la Gestapo le 22 janvier 1941, vingt-cinq jours seulement après son arrivée. Alors qu'Eichholzer et d'autres « conspirateurs » arrêtés en même temps, furent reconnus coupables de haute trahison, condamnés à mort par leVolksgerichtshof et exécutés en 1943, Schütte-Lihotzky fut seulement condamnée à quinze ans d'emprisonnement et incarcérée à la prison de Aichach en Bavière, où elle fut finalement libérée par les troupes américaines le 25 avril 1945.

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