La méthode Bates est un ensemble de procédés éducatifs dont le but est d'améliorer la vision par le biais de pratiques qui permettent de détendre les yeux. Elle a été mise au point au début du XXe siècle par le Dr William Bates. Selon lui, les problèmes de vue sont dus à des tensions anormales des muscles des yeux ; il estime que les verres correcteurs sont nuisibles et jamais nécessaires.
La méthode Bates n'a pas démontré de manière scientifique qu'elle pouvait améliorer la vue. Son principal postulat physiologique – que le globe oculaire change de forme pour accommoder la vision – a toujours été contredit par l'observation. En 1952, le professeur en optométrie Elwin Marg a écrit sur Bates que la plupart de ses prétentions et la quasi-totalité de ses théories ont été jugées fausses par la quasi-totalité des scientifiques de la vision.
Selon Bates, les yeux accommodent non pas par l'action des muscles ciliaires sur le cristallin, mais en variant l'allongement de l'œil par les muscles extraoculaires. Selon lui, « le processus par lequel l'œil s'ajuste pour la vision à différentes distances est entièrement contrôlé par l'action des muscles externes de l'œil ; le quatrième nerf crânien est le nerf de l'accommodation [tandis que] le nerf supérieur oblique, commandé par lui, est un facteur important de l'accommodation ».
Le Dr Bates pense ainsi que toute action anormale des muscles externes du globe oculaire s'accompagne d'une tension pour vouloir voir. Le soulagement de cet état de crispation inutile entraînerait la disparition de tout dysfonctionnement et, en conséquence, tout problème visuel – myopie, hypermétropie, astigmatisme ou autre – serait susceptible d'être guéri par la méthode Bates.
Bates a donc examiné, à l'aide de la rétinoscopie simultanée, les yeux de nombreux patients puis déduit de ses observations les « qualités » que possède toute vue parfaite :
Pour Bates, toute personne voulant pratiquer la méthode avec succès doit ne plus jamais remettre ses lunettes car il pense que la guérison en serait retardée. Selon lui, il s'agit d'éviter les erreurs de réfraction qui surviennent toujours quand les yeux regardent au travers de verres correcteurs, ou de lentilles, pas encore portées à l'époque. Il pense aussi que l'ajustement visuel varie aussi en permanence, notamment en fonction de la nature de l'objet regardé (inhabituel, étrange, familier…), de l'éclairage et de l'environnement. Il en déduit ce qu'il appelle des abaisseurs et des optimiseurs de la vue.