Moïse Maïmonide - Définition

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Maïmonide le philosophe

« Il n’y a aucun moyen de percevoir Dieu autrement que par ses œuvres ; ce sont elles qui indiquent son existence et ce qu’il faut croire à son égard, je veux dire ce qu’il faut affirmer ou nier de lui. Il faut donc nécessairement examiner les êtres dans leur réalité, afin que de chaque branche de science, nous puissions tirer des principes vrais et certains pour nous servir dans nos recherches métaphysiques. Combien de principes ne puise-t-on pas, en effet, dans la nature des nombres et dans les propriétés des figures géométriques, principes par lesquels nous sommes conduits à connaître certaines choses que nous devons écarter de la Divinité et dont la négation nous conduit à divers sujets métaphysiques ! Quant aux choses de l’astronomie et de la physique, il n’y aura, je pense, aucun doute que ce ne soient des choses nécessaires pour comprendre la relation de l’univers au gouvernement de Dieu, telle qu’elle est en réalité et non conformément aux imaginations »

— Moïse Maïmonide, Guide des Egarés.

Outre son petit lexique des termes philosophiques (Peroush Milei HaHigayon), les principales contributions de Maïmonide à la philosophie juive, et à la philosophie en général, furent le monumental Guide des Egarés et le Traité des Huit Chapitres, introduction philosophique au Traité des Pères. Ces œuvres exercèrent une influence durable sur la philosophie scolastique, et ses plus grandes figures, Albert le Grand, Thomas d'Aquin et Duns Scot. Lui-même peut être considéré comme un scolastique juif. Davantage éduqué dans la lecture des travaux des grands penseurs musulmans que dans le contact personnel avec leurs auteurs, il développa, outre une connaissance intime de la philosophie arabe, une maîtrise des doctrines d'Aristote. Toute son œuvre vise à réconcilier la philosophie aristotélicienne et la science avec les enseignements de la tradition juive.

Œuvres

  • Mishné Torah (première partie : Le livre de la connaissance, éd. PUF, 2004).
  • Guide des Egarés (Le Guide des égarés, suivi du : Traité des huit chapitres, éd. Verdier, 1983).
  • Sefer Hamitzvot
  • Épîtres, éd. Gallimard, Tel, 1993.

Influence sur la halakha

Nommant son grand-œuvre d'après un verset du Deutéronome, Maïmonide, se basant sur les travaux du Rif, rassemble, avec une grande systématisation, toutes les décisions halakhiques et législatives dispersées dans le Talmud, et y joint les opinions des Gueonim.

Rédigé en Hébreu, son ambition avouée est de permettre à tout Juif de connaître la conduite à tenir, quand bien même il ignorerait tout de la Tora ou du Talmud. Dans sa lettre à R' Pinhas haDayan, il se défendra de vouloir supprimer l'étude du Talmud. Par ailleurs, Dans un souci de concision, Maïmonide n'inclut pas les références (ni, disent certains, toutes les opinions, n'hésitant pas à se poser en juge de ce qui est valable ou non en matière de Halakha)

Pour ces raisons, bien que le Mishné Tora soit actuellement considéré comme précurseur des "Quatre Colonnes" (Arbaa Tourim) et du Choulhan Aroukh, il rencontra en son temps un succès magistral, mais aussi une résistance farouche, et les controverses entre "maïmonidiens" et "antimaïmonidiens" devaient se poursuivre des siècles durant.

Les plus grands contradicteurs de Maïmonide furent les rabbins de Provence, en particulier Rav Abraham ben David de Posquières (RabaD). Cependant, il ne faut pas y voir d'attaque au sens propre. En objectant les positions de Maïmonide, RabaD ne veut ni remettre son avis en doute, ni exposer ses opinions personnelles. Il veut simplement montrer qu'il peut exister une opinion s'opposant à celle de Maïmonide. Il y a si bien réussi que sa critique se trouve en marge de pratiquement toutes les éditions du Mishné Tora.

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