Particules indiscernables - Définition

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Dégénérescence d'échange

Pour préciser les problèmes liés à l'indiscernabilité des particules, supposons donné un ensemble complet d'observables qui commutent (ECOC) pour une particule et notons \{|u_1\rangle, |u_2\rangle, \ldots \} la base de \mathcal H constituée des vecteurs propres communs à toutes les observables de cet ECOC. Si le système est composé d'une seule particule, et que l'on mesure toutes les observables de l'ECOC, d'après les postulats de la mécanique quantique, on va projeter l'état du système sur l'un des vecteurs |u_p\rangle de \mathcal H , de sorte que l'état du système après la mesure sera complètement connu. Supposons maintenant que le système soit composé de deux particules et que l'on effectue une mesure complète de chacune des particules. Le résultat que l'on obtient sera : une particule est dans l'état |u_p\rangle et l'autre est dans l'état |u_{p'}\rangle , mais puisqu'on ne peut pas identifier les particules, on ne sait pas laquelle est dans |u_p\rangle et laquelle est dans |u_{p'}\rangle . En conséquence, si p \neq p' , le vecteur mathématique de \mathcal H \otimes \mathcal H décrivant l'état du système est indéterminé. Ce peut être :

  1. |u_p\rangle \otimes |u_{p'}\rangle ,
  2. |u_{p'}\rangle \otimes |u_p\rangle , en échangeant le rôle des particules par rapport à ci-dessus,
  3. ou n'importe quel vecteur de l'espace \mathcal E_{p,p'} engendré par ces deux vecteurs.

Ainsi, une mesure complète sur chacune des particules ne peut suffire à caractériser complètement l'état du système, ce phénomène étant dénommé dégénérescence d'échange.

Base d'un système de N particules

On cherche à construire le ket d'un système de N particules indiscernables, qui doit être totalement symétrique ou bien antisymétrique. Cela est équivalent à faire une restriction de l'espace vectoriel \mathfrak H formé par le produit tensoriel des espaces correspondant à chaque particule.

Dans les deux cas, le ket de la fonction d'onde doit être la somme de produit de la forme :

 |\phi^p \rangle = |u_{p_1} \rangle |u_{p_2} \rangle \ldots |u_{p_i} \rangle \ldots  |u_{p_j} \rangle \ldots |u_{p_n} \rangle =  |u_{p_1}, u_{p_2},\ldots, u_{p_i}, \ldots, u_{p_j}, \ldots, u_{p_n}  \rangle ,

avec toutes les permutations possibles des indices p1pn.

Boson

Pour les bosons, l'état totalement symétrique ne peut être formé qu'à partir d'une combinaison linéaire de tous les états symétriques  | \phi_p \rangle . On obtient alors le ket suivant :

 |\phi_S \rangle = C_S \sum_p |\phi^p \rangle,

 C_S = \sqrt {\frac{N_1! N_2! \cdots }{N!} } est la constante de normalisation, calculé à partir de \langle \phi_S | \phi_S \rangle . Ni est le nombre de particules dans le même états. On a bien évidemment

Ni = N
i

.

Fermion

Pour les bosons, l'état totalement antisymétrique ne peut être formé qu'à partir d'une combinaison linéaire de tous les états  | \phi^p \rangle . On obtient alors le ket suivant :

 |\phi_A \rangle = C_A \sum_p \operatorname{sgn}(p) |\phi^p \rang,

 C_A = \sqrt {\frac{1}{N!} } est la constante de normalisation, calculé à partir de \lang \phi_A | \phi_A \rang . Ici le terme

Ni!
i

n'intervient plus car Ni = 0,1 suivant que l'état soit occupé ou non. \operatorname{sgn}(p) est la signature de chaque permutation (c'est-à-dire \pm 1 ).

Opérateur de permutation

Définition

Pour construire explicitement les opérateurs de projection \hat S et \hat A décrits ci-dessus, on introduit l'opérateur \hat P_{ij} qui permet de permuter deux particules dans un système de n particules. En d'autres termes, si

|\psi^{(1)}, \psi^{(2)}, \ldots, \psi^{(N)}\rangle = |\psi^{(1)}\rangle |\psi^{(2)}\rangle \ldots |\psi^{(N)}\rangle

désigne un état factorisable quelconque de l'espace à n particules : \mathfrak H = \mathcal H \otimes \ldots\otimes \mathcal H , l'opérateur \hat P_{ij} échange l'état de la particule i avec celui de la particule j :

\hat P_{ij} |\psi^{(1)}, \psi^{(2)}, \ldots, \psi^{(i)}, \ldots, \psi^{(j)}, \ldots, \psi^{(N)} \rang = |\psi^{(1)}, \psi^{(2)}, \ldots, \psi^{(j)}, \ldots, \psi^{(i)}, \ldots, \psi^{(N)} \rang.

Dans cette définition, nous avons supposé que l'état à n particules était factorisable, ce qui permet de définir l'opérateur \hat P_{ij} sur une base de \mathfrak H . Dans un deuxième temps, on étend par linéarité la définition à tous les états de cet espace, y compris les états intriqués.

Propriétés

D'après la définition, on a clairement :

\hat P_{ij}^2 = 1

On peut aussi montrer que l'opérateur \hat P est hermitien et unitaire, soit :

\hat P_{ij} = \hat P_{ij}^{\dagger}
\hat P_{ij} \hat P_{ij}^{\dagger} = \hat P_{ij}^{\dagger}\hat P_{ij}

Il possède deux valeurs propres : +1 et -1, auxquelles correspondent deux espaces propres respectivement symétrique et antisymétrique :

 \mathcal S = \{|\phi_S \rangle \quad\text{t.q.}\; \hat P_{ij}| \phi_S \rangle = + | \phi_S \rangle\}
 \mathcal A = \{|\phi_A \rangle \quad\text{t.q.}\; \hat P_{ij}| \phi_A \rangle = - | \phi_A \rangle\}.

Lien avec les opérateurs de symétrie et d'antisymétrie

On définit les opérateurs de symétrie \hat S et d'antisymétrie \hat A comme :

\hat S_{ij} = \frac{1}{2} \big(1+ \hat P_{ij} \big)
\hat A_{ij} = \frac{1}{2} (1- \hat P_{ij} )

Ces opérateurs sont alors des projecteurs sur les espaces \mathcal S et \mathcal A respectivement.

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