Patrimoine d'Antony - Définition

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Introduction

Antony, commune française de la région Île-de-France dispose d'un riche patrimoine qui s'est enrichi à travers les siècles, tant sur les plans historique que botanique.

Cèdre de l'Himalaya au parc Raymond Sibille
L'église Saint-Saturnin

Les monuments

La Manufacture royale des cires

Ancienne manufacture royale de cires

L'ancienne manufacture royale des cires (14 avenue du Bois-de-Verrières) dont le nom exact était « Manufacture d'Antony pour le blanchissage des cires & la fabrique des bougies » a été fondée en 1702 par Brice Péan-de-Saint-Gilles, elle devient manufacture royale en 1719 et sa devise était Deo, regique laborant, c'est-à-dire Elles (les abeilles) travaillent pour Dieu et pour le Roi. Dès 1730, elle est l'une des plus importantes de France. L'appellation royale ne signifie pas qu'elle appartenait au roi, mais qu'elle avait été autorisée par le roi, par lettres patentes.

La Trudonne

Le bâtiment d'origine a été construit en 1714, on y produisait bougies et chandelles pour la cour de Versailles et les autres châteaux de la région. En 1737, les Trudon rachète la manufacture. Une horloge avec timbre à marteau surmonte alors le toit, on la surnomme « la Trudonne » en souvenir de Madame Trudon qui a offert cette horloge aux ouvriers de son mari. Au plus fort de sa production, une centaine d'employés y travaillaient. L'inventaire de 1756 précise que 100 000 cierges et bougies sont disponibles pour la vente, ainsi que 20 000 flambeaux. Les flambeaux sont des cadeaux très appréciés. Les nobles et les bourgeois de Paris sont des clients assidus des boutiques Trudon, à Paris et à Versailles.

La fabrication des bougies destinées à l'éclairage de la Cour demande quatre étapes : récolte de la cire dans les ruches, fusion dans les bâtiments de la fonderie, blanchiment sur le pré à l'herberie, et enfin coulage à la fabrique. L'exclusivité de la production relève de la conjonction entre la présence d'abeilles à Antony et la qualité des eaux de la Bièvre, filtrée par le gypse. L'écusson, portant ruche et abeilles, et sur lequel on peut lire la devise latine citée ci-dessus, témoigne de ce qui fut la précieuse activité de la manufacture.

La maison de maître d'origine disparaît entre 1810 et 1842 pour être remplacée par une bâtisse de style Restauration, propriété de la famille Trudon pendant plus d'un siècle. La chapelle a été construite en 1930 sur les plans de l'architecte Hardy. Cette maison de maître a été elle-même démolie en 1961 après la vente du parc, pour laisser place à un ensemble d'immeubles collectifs.

L'un des bâtiments d'origine de la manufacture est aujourd'hui occupé par les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny qui s'y sont installées en 1890. Dans les années 1970, les Sœurs ont fait procéder à l'électrification de la Trudonne, abandonnant le mécanisme d'origine qui nécessitait une intervention journalière pour le remontage des poids et de la sonnerie. Encore en fonctionnement, elle conserve sur le cadran de la cour intérieure, les chiffres d'origine posés en 1789. La remise en état de l'ensemble a été effectuée en avril 2007. Depuis cette date, le carillon cristallin égrène de nouveau les heures de la journée. Ces travaux de réparation ont permis de constater l'excellent état du mécanisme d'origine. Celui-ci constitue l'un des premiers mécanismes d'horlogeries d'édifices publiques recensés en France.


Ce bâtiment fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 10 avril 1929.

Les maisons de maître

En 1844, Antony compte quinze belles maisons de campagne parmi lesquelles on remarque celles de M. Persil, de M. Demonts, du baron Bouchu, etc. Ces propriétés, avec leurs parcs, formaient une ceinture de verdure autour du village.

La maison Saint-Jean

La propriété Chénier, transformée en pension de famille après l'expulsion des marianistes en 1905
La maison Saint-Jean en 2008

La Maison Saint-Jean, ancienne propriété Chénier dite de la Belle Levantine est un bâtiment qui a été construit par Louis-Sauveur Chénier, fils cadet de Louis Chénier, et frère d'André Chénier sur les plans de l'architecte Georges Auguste Ranchon. En 1820, cette maison est achetée par Jean-Charles Persil, ministre de Louis-Philippe, qui y meurt en 1870. Elle appartient aujourd'hui à la communauté marianiste d'Antony et se trouve intégrée dans le terrain de l'Institution Sainte-Marie d'Antony.


Cette maison de maître fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 21 novembre 1973.

L'ancien château

La tourelle du château
Le pigeonnier du château

Le château d'Antony, situé 1 rue Prosper-Legouté, fut construit par Messire Isaac du Jugé, Sire de Moricq Il était conseiller d'État et président des Comptes en 1648. On connaît ensuite les noms de plusieurs propriétaires de ce château, dont le prince Ferdinand Maximilien Meriadek de Rohan, archevêque de Cambrai.

Les bâtiments, qui étaient occupés jusque dans les années 1960 par un cours privé, ont été rénovés et forment actuellement une résidence privée. L'aile de la tourelle, la partie la plus ancienne, date de la première moitié du XVIIe siècle. Cette partie a été agrandie par la construction du bâtiment principal au XVIIIe siècle. Les communs sont surmontés d'un pigeonnier, également du XVIIIe siècle. Ce pigeonnier abritait autrefois les nichées de pigeons, droit seigneurial. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le château a été acheté par M. Michalon qui était carrossier au faubourg Saint-Germain à Paris. M. Michalon crée un grand parc paysager. En 1859, il fait bâtir une fontaine surmontée d'un réservoir à l'emplacement du regard, créé par le sieur de Moricq qui avait reçu, le 16 octobre 1634, l'autorisation de faire descendre l'eau de la fontaine Mouton jusqu'à sa maison. Ce réservoir, connu sous le nom de « Fontaine Michalon » contenait 11 780 litres d'eau et débitait 11 litres et demi en deux minutes. Il a été démoli en avril 1929 mais le nom est resté, associé à une station de RER.

La propriété de François Molé

Tombeau de François Molé

La maison de François Molé que l'on voit sur le plan de 1753 était située 1 rue des Sources. Il n'en subsiste aujourd'hui que la demi-lune de l'entrée, ainsi que les communs constitués par les écuries construites dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le bâtiment principal a été démoli vers 1815 pour être remplacé par le château Saran, dans le parc aujourd'hui nommé parc Heller.

Tombeau de François Molé (détail)
Entrée de la propriété de François Molé

François Molé avait coutume d'affirmer que, tout comédien qu'il fût et par principe excommunié, il serait porté au Paradis après sa mort. Il en fut ainsi fait, son tombeau étant érigé qu fond du parc de sa propriété au lieu-dit « Le Paradis ». Il y fut inhumé de nuit, mais muni des sacrements de l'Église, grâce à la dévotion de sa fille et à l'amitié de l'abbé Chaisneau, curé d'Antony. Sa fille lui fit ensuite élever un tombeau dans le parc de sa demeure. Ce tombeau, de grandes dimensions (1 m30 de côté, 1 m80 de hauteur) est classé à l'inventaire. Ce parc a été loti en partie depuis, mais le tombeau est toujours visible.


Communs de la maison de François Molé fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 24 mai 1974.

La propriété Bourdeau

La propriété Bourdeau est située dans le parc Bourdeau, 20 rue Velpeau et classée à l'inventaire. Après avoir abrité la bibliothèque municipale, ce bâtiment est aujourd'hui occupé par la Maison des Arts d'Antony.

Le parc Bourdeau

La Folie du marquis de Castries

La porte d'entrée

Ce bâtiment, situé 4 rue Prosper Legouté a été construit au XVIIIe siècle. Il s'agit en fait d'un bâtiment qui dépendait d'une propriété (le Château peut-être) à l'intérieur de ce qu'est aujourd'hui le parc Heller. Ce bâtiment servait de salle de billard l'été et d'orangerie en hiver. De 1772 à 1782, l’ensemble de la propriété appartient à Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries, lieutenant général de cavalerie durant la guerre de Sept ans et ministre de la Marine en 1780. Le domaine est saisi comme bien national puis détruit en 1815. Il n’en demeure que ce bâtiment. Les dimensions du portail d’entrée sont impressionnantes. Ce portail est surmonté d’une couronne et des initiales (A, L, C) qui seraient les prénoms des enfants du marquis : Armand et Adélaïde de La croix de Castries.


Portail sur rue fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 7 août 1974.

Le château Saran

Le château Saran dans le parc Heller

Le château Saran a été construit vers 1880 à l'emplacement de la Folie du marquis de Castries. Il est situé aujourd'hui au sein du parc Heller, classé à l'inventaire. Acheté par la ville le 9 juin 1938, après avoir abrité la bibliothèque, il fut de 1977 à 1996 le siège du conservatoire municipal de musique Darius Milhaud.

La propriété des Dames de Saint-Raphël

Le porche d'entrée XVIIIe siècle
Le bâtiment principal

La propriété des Dames de Saint-Raphaël, située 2 place du Carrousel, se trouve déjà sur les plans de 1751. Le domaine a été agrandi de deux autres propriétés mitoyennes entre 1751 et 1788. Les façades et le portail datent sans doute de la fin XVIIIe siècle. Les bâtiments sont groupés autour d’une cour carrée. En 1892, la demeure abrite quelques mois l’écrivain Léon Bloy qui y achève la rédaction de son livre Le salut par les Juifs. Les dames de Saint Raphaël achètent cette propriété en 1895. Elles font construire le bâtiment du corps d'entrée et l'aile nord des bâtiments sur la cour de la maison de maître. Parallèlement elles font construire en retrait de l'avenue du Bois de Verrières, un vaste bâtiment destiné à accueillir des mères en difficulté.

Les monuments religieux

Église Saint-Saturnin

Église Saint-Saturnin

L'Église Saint-Saturnin fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 octobre 1928 compte tenu de son intérêt historique et architectural : chœur de la fin du XIIe siècle, clocher du XIVe, nef du XVe siècle, chapelle sud moderne. Beaux vitraux de la fin du XIXe siècle, début du XXe siècle. Le beffroi soutient quatre cloches dont la plus ancienne, Charlotte-Geneviève, date de 1730. Ce monument a été l'objet d'importants travaux de rénovation ces dernières années. Le presbytère, sur la place de l'église, a été restauré en 1989.


Cette église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 19 octobre 1928.

Chapelle « Sainte-Marie Mère de l'Église » de l'Institution Sainte-Marie d'Antony

Construite en 1968 (Georges Dengler et Zunz, architectes), cette chapelle dispose notamment d'une très belle et très grande paroi ajourée en briques, œuvre du maître-verrier Henri Martin-Granel et d'une grande fresque de céramique de 41 m2, œuvre de Jacqueline Bechet-Ferber.

Les autres monuments religieux

Liste non exhaustive de monuments religieux présents dans la ville :

  • Église Sainte-Jeanne-de-Chantal : le bâtiment provient de l'exposition coloniale de 1931. Pour ne pas la confondre avec l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal située à Paris, on a ajouté le qualificatif « hors-les-murs » pour préciser qu'elle n'était pas dans les murs de Paris.
  • Église Saint-Jean-Porte-Latine : construite de 1964 à 1967, sur les plans des architectes Pierre Pinsard et Hugo Vollmar. L'église a été consacrée au culte catholique le 21 mai 1967. Elle est dédicacée à Saint-Jean-Porte-Latine, patron de l'industrie du livre. Le « signal urbain », surmonté d'une croix géante, a été inauguré le 6 janvier 2002.
  • Église Saint-François d'Assise : Elle fut construite, durant l'année 1972, sous la direction de l'architecte Paul Henry.
  • Église Saint-Maxime : Elle fut construite de 1978 à 1980, sous la direction de l'architecte Paul Henry. L'église a été consacrée au culte catholique le 16 novembre 1980.
  • Église Sainte-Odile : Elle fut construite en 1933, sous la direction de l'architecte Charles Venner, dans le cadre des «chantiers du Cardinal».
  • Église évangélique baptiste : Elle a été entièrement reconstruite. Son inauguration eut lieu en mars 2001. Celle-ci est dotée d'une architecture moderne comportant d'importants vitraux.

Autres

  • La fontaine de la ruelle à Riou
Puits du Moyen Âge en centre-ville, reconstruit en 1707 et transformé en fontaine en 1835

Ce monument de 3 m50 de haut, 2 m90 x 2 m50 de côté a été rénové depuis 1986, il est classé à l'inventaire. Cet ancien puis faisait partie d'un système d'adduction d'eau construit en 1707. Enrichi de nouvelles adductions en 1835, il est transformé en fontaine et habillé d’une construction protectrice. L'eau, venant de la Fontaine du Sault (près de la Coulée verte du TGV) était conduite par des canalisations jusqu'à une fontaine publique, située près de l'église. Aujourd'hui, l'eau de cet ancien système d'adduction continue de couler : les sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny l'utilisent toujours pour arroser leur jardin. La proximité de la nappe phréatique permit aux villageois de creuser de nombreux puits : 1 493 d'entre eux étaient encore en service en 1944. Les fontaines permettaient de capter les nombreuses sources qui vraisemblablement attirèrent les premiers antoniens. La nappe phréatique est en effet très proche compte tenu de la superposition de sable perméable sur des marnes totalement imperméables. L'eau est ainsi retenue dans la couche sableuse, avant de jaillir dans les fontaines.

Reliée à ce même système d'adduction d'eau, une autre fontaine est visible à Antony : la fontaine des Godets. Récemment remise en état, sa construction date de 1835. Deux autres petites sources captées un peu plus loin sur la coulée verte des Godets sont également visibles.

  • Le moulin
La roue du moulin qui a assuré pendant 10 siècles aux antoniens la production de la farine

Le moulin à eau d’Antony, situé à l’angle de la rue des Sources et de la rue du Moulin, est attesté dès 1248. Il s’agit du moulin banal appartenant à la seigneurerie de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Les Antoniens étaient tenus de venir y moudre leur grain contre redevance. Agrandi pendant la Révolution française, le moulin est ses magasins brûlent en 1885. Il n’en subsiste que la roue, en fonte anglaise, restaurée en 1988.

  • Le monument au maréchal Leclerc
Monument au maréchal Leclerc

Antony fut la première ville de France a rendre hommage à son libérateur en donnant le nom de Division Leclerc dès avant la fin de la guerre, le 8 avril 1945, à l'une de ses rues. Érigé à l'initiative de la fédération des Œuvres d'après-guerre d'Antony et suite à l'approbation du conseil municipal, le monument Leclerc fit tout d'abord l'objet d'un concours d'esquisses. Les frères Jan et Joël Martel (1896 - 1966), sculpteurs connus pour leurs réalisations de monuments commémoratifs furent choisis. Leurs créations, influencées par le cubisme et l'essor industriel des années folles, conservent la sobriété des œuvres antiques qu'ils admiraient. Pour ce monument, ils se sont inspirés d'une photographie prise à Antony le 24 août 1944. La statue, à la fois figurative et stylisée, représente le héros en position de marche placé devant un mur écran sur lequel figure l'itinéraire du militaire, depuis 1941 jusqu'à son entrée dans Paris. Cette sculpture fut inaugurée sous le haut patronage du président de la République le 15 octobre 1950.


Ce monument au maréchal Leclerc fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 7 février 1997.

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