Le préadamisme est une croyance pré-évolutionniste qui s'oppose à la théorie créationniste stricte qui présente Adam comme le premier des êtres humains. Cette croyance a une longues histoire notamment en Occident, probablement du fait de l'opposition religieuse au christianisme. Les partisans de cette hypothèse sont appelés préadamites. Le terme de « théorie préadamite » fait en revanche davantage référence à la théorie de Isaac La Peyrère, un religieux au XVIIe siècle qui tendait de concilier la théorie biblique officielle et les premiers arguments réellement scientifiques.
Le plus ancien débat connu sur la question de la date de création de l'humanité oppose l'évêque Théophile d'Antioche à un théologien de la province romaine égyptienne nommé Apollonius vers 170. Apollonius prétendait, lui, que le monde était âgé d'au moins 153 075 ans mais aucun argument ne permettait réellement de trancher. La croyance en l'unicité de cette création n'était également pas universel, l'empereur romain Julien l'apostat, croyait au co-adamisme ou multi-adamisme, c'est-à-dire une croyance Théurgie, croyance issue du néoplatonisme qui prétendait que l'humanité descendait de la création d'une multiplicité de couple. La Bible était également utilisée dans une interprétation stricte pour nier l'unicité de la création d'Adam, en effet il est écrit que l'humanité doit se multiplier et se répandre avant que dieu ne crée Adam.
Une des sources de ces discussions est La Cité de Dieu du Augustin d'Hippone qui rejette quant à lui la possibilité que le monde puisse avoir des milliers d'années. Cette position de saint Augustin sur ce sujet était soutenu par la plupart des rabbins et des autres religieux chrétiens qui ne voyait dans tout autre position que la leur une résurgence des mythes et légendes païennes.
A partir du XVIIIe siècle, le préadamisme devient majoritaire mais est largement polygéniste. Les théories racistes, qui s'appuient sur des faits présentés comme scientifiques c'est-à-dire le racialisme, ou sur des croyances religieuses qui s'appuient sur des nouvelles interprétations de la Genèse, sont de plus en plus populaires, parallèlement à la montée du sentiment de supériorité blanche. Il est par exemple, commun de croire que Cain était noir en Europe à partir du XVIIIe siècle, et en Amérique à partir du XIXe siècle.
Les thèses préadamites et polygénistes du XIXe siècle tentaient en Europe de trouver une infériorité aux peuples non-blanc. Aux États-Unis, les théories de médecins tels que Josiah Clark Nott auteur d'une la théorie obsolète sur une mesure des capacités d'un individu et la forme du crâne parallèlement et les discours du médecin et ethnologue Samuel George Morton qui affirmait que les non-blancs ne pouvaient descendre d'Adam ont permis de justifier l'esclavage qui tendait à disparaître ailleurs. Ces thèses étaient souvent relayées par des courants religieux qui y voyaient la seule voie pour concilier les Écritures et les faits.
Les théories scientifiques admises aujourd'hui sont toutes préadamites mais monogéniste, plus précisément monogéniste et africaine. Ce n'est qu'à partir des années 1980, lorsque des analyses génétiques basées sur l'ADN mitochondrial, alliées à des éléments fondés sur l'anthropologie physique de spécimens archaïques que l'idée d'une origine a pu être prouvée. Depuis la découverte du fossile de l'homme de Néandertal en 1856, la science admet même qu'il a exister au moins une espèce d'hommes en dehors de la nôtre.