De 151 à 528/km² (sud-est du Pérou).
De 2,5 à 5km² (sud-est du Pérou).
Diurne. Arboricole.
Frugivore-insectivore. Consomme beaucoup de chenilles. Budget d’alimentation (PN de la Manu) : insectes (82%), fruits et graines (18%). Durant la saison sèche, il se concentre sur les figues. Bien qu’il soit supplanté par le capucin brun (Cebus (S.) apella) dans la compétition alimentaire qui l’évince des riches sites fruitiers, il s’associe fréquemment avec cette espèce parce qu’elle est la seule capable d’ouvrir les noix de palme. En période de pénurie, les saïmiris sont bien contents de pouvoir profiter des noix rejetées par leurs concurrents.
Dans le PN de Pacaya-Samiria (Pérou), il consomme les fruits du mombin (Spondias mombin), d’une anone (Annona sp.), d’un poivrier (Xylopia sp.), d’un pouroumier (Pourouma sp.), de deux espèces d’inga (Inga spp.), d’un gnetum (Gnetum sp.), du charichuelo (Rheedia acuminata), d’un matapalo (Coussapoa sp.) et de trois espèces de figuiers.
Budget d’activités (PN de la Manu, sud-est du Pérou) : recherche d’insectes (50%), consommation de plantes (11%), déplacements (27%), repos (11%), grooming (<2%).
Groupe multimâle-multifemelle. Polygamie. Sex-ratio : 2,5. Clubs de célibataires de 2 à 10 membres, composés exclusivement de mâles adultes d’âges divers mais le plus souvent jeunes. Ces clubs se tiennent en périphérie de la troupe sauf lors de la saison de reproduction.
De 50 à 70 (PN de la Manu). 48 (de 40 à 57), dans les Sierras de Contamana, Pérou (d’après Aquino et al.).
À peine ont-ils acquis leur indépendance locomotrice, les juvéniles mâles nés la même année tendent à se regrouper en petits clans de jeu unimâles. À l’état de subadulte, entre 4,5 et 5,5 ans, les mâles émigrent de leur troupe natale, les femelles étant philopatriques. Ils le font par paire ou en mini-groupe d’individus familiers voire apparentés (car il arrive certaines années qu’un ou deux mâles fécondent la majorité des femelles) et ces associations d’émigration constitueront le noyau des clubs de jeunes adultes célibataires. L’émigration simultanée de frères ou de demi-frères de la même classe d’âge est appelée dispersion parallèle. Au début de leur vie d’adulte, les saïmiris ne sont donc pas encore intégrés dans une troupe mixte et doivent attendre quelque dix mois avant d’y accéder et de devenir des mâles résidents. Pour se faire, comme lors de leur première émigration, les jeunes mâles adultes forment des alliances de 2 à 4 individus pour tenter de pénétrer la troupe mixte. L’irruption de membres d’un club de célibataires occasionnent moult vocalisations chez les individus de la troupe mixte. Les femelles profèrent des cris de menace spécifiques qui sollicitent l’aide des mâles résidents. Ces derniers approchent et pourchassent les intrus. Avant, durant et après ces pourchassements, les résidents ligués émettent en chœur des vocalisations plaintives spécifiques baptisées ‘whine-chaun-chaun’ par Mitchell. Ils produisent également des démonstrations génitales à plusieurs, un comportement typique des saïmiris. Les mâles résidents changent plusieurs fois de troupe mixte au cours de leur vie, toujours par minigroupes d’individus du même âge et de rang hiérarchique équivalent. Ces migrations s’expliquent par la volonté d’améliorer leur statut ou d’intégrer une troupe plus prometteuse (où la majorité des femelles entrent en œstrus).
En conclusion, chez le saïmiri de Bolivie, les mâles d’une même classe d’âge se réunissent donc en alliances restreintes (2 à 4 individus) mais de longue durée. En s’associant, les mâles ligués luttent en interne pour un meilleur accès aux femelles réceptives, améliorent leurs chances d’intégrer un nouveau groupe et diminuent les risques de prédation lors des migrations. D’autres primates mâles transfèrent par jeunes du même âge lors de leur première migration (vervet, macaque crabier, babouin) et s’allient bien que non apparentés (hurleur roux, macaque bonnet chinois) mais l’originalité sociale de cette espèce tient dans ce que la stabilité des coalitions intermâles se perpétue sur plusieurs migrations à la manière de petits gangs en déplacement.