Elle semble être surtout végétative. Les graines n’intervenant que rarement dans l’extension de cette plante si l’on en juge par la rareté des semis dans la nature. Curieusement, pour passer de la strate herbacée à la strate arborescente, la jeune vigne sauvage doit trouver un jeune arbre ne dépassant pas la taille d’un arbuste, avec lequel, elle s’élèvera, semblant incapable de grimper directement sur un arbre adulte.
Une analyse de 154 pieds de lambrusques spontanées a permis d'établir que les individus sylvestris présentent par rapport aux sativa :
Les différences morphologiques concernant la fleur et le fruit sont aussi marquées, mais plus difficiles à observer car leur présence est éphémère. Outre que les « grains » (baies noires) de son raisin, uniquement présent sur les pieds femelles, sont plus petits, cette vigne diffère de la vigne cultivée par quelques autres points :
L'analyse génétique portant sur des locus microsatellites permet d'observer une très nette différenciation entre les vignes cultivées et les lambrusques. Elle permet de mettre en évidence aussi une autre différenciation entre les lambrusques corses et les lambrusques continentales (Lacombe et al. 2003). L'analyse comparée des sous-epèces silvestris et sativa a permis de mettre en évidence quelques cépages cultivés présentant de nombreuses caractéristiques de lambrusques. Il s'agit de Gros Manseng, Gewürztraminer, Arvine. Cette étude a aussi montré que les vignes cultivées françaises se rapprochent plus des lambrusques spontanées françaises que les vignes étrangères (du sud ou du centre de l'Europe).
Cette sous-espèce est inscrite sur la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire français métropolitain en Annexe I. Elle est également inscrite sur la liste des espèces végétales protégées en Alsace et en Champagne-Ardenne.
La sous-espèce a fortement régressé avec l’avancée de l’agriculture et le recul médiéval de la forêt sauvage, puis avec l'artificialisation des forêts, le drainage et la mise en culture de zones humides enforestées qui lui ont un temps servi de refuge. Cette sous-espèce joue un rôle de réservoir de gènes qui est apparu crucial après les épisodes de phylloxera et avec l'apparition de nouvelles techniques de sélection génétique et d'« amélioration » (non transgénique ou transgénique) et pour le maintien de la diversité biologique du vignoble mondial, ou son adaptation aux chocs climatiques à venir.
C’est pourquoi des évaluations des populations reliques de cette sous-espèce sont en cours dans plusieurs pays et continents, et des échantillons conservés dans des conservatoires et jardins botaniques, avec des prélèvement d'échantillons d'ADN mis dans des banques de gènes, protégées (comme le Natl. Germplasm Repository à Genève. C'est aussi pourquoi est-elle protégée dans certains pays. En France, elle est strictement protégée et sa cueillette en milieu naturel est strictement interdite.
Si ces plantes survivent à la dégradation, destruction ou fragmentation de ses habitats, certains craignent qu'elles subissent à moyen terme une pollution génétique qui pourrait compliquer sa protection en cas d'insertion de transgènes issus de vignes génétiquement modifiées.