Elle préfère se tenir en embuscade pour chasser, et passe probablement une grande partie de sa vie immobile, attendant qu'une proie passe à proximité. Des auteurs ont décrit qu'un spécimen en captivité qui abandonnait rarement la boîte où elle se cachait, même quand elle avait faim et qui a une fois attendu pendant trois jours qu'une souris vivante entrât dans sa boîte avant de la saisir. Elle se nourrit surtout sur de petits mammifères, mais dans les habitats de zone humide elle est aussi connue pour attraper des amphibien et même pour pêcher. Un spécimen en captivité de longue durée, que l'on nourrissait régulièrement de souris et de grenouilles déjà tuées, avait l'habitude de s'agripper à sa proie pendant quelques minutes et de simuler une bataille avant de l'ingurgiter.
Essentiellement nocturne, elle se cache pendant le jour dans les détritus de feuillage, dans les trous, autour des arbres tombés ou des racines enchevêtrées des arbres de forêt. Sa coloration vive lui est un excellent camouflage dans la lumière tachetée du sol de la forêt, la rendant presque invisible. Bien qu'elle soit surtout terrestre, on s'est rendu compte qu'elle grimpe dans les arbres et les buissons où on l'a trouvée jusqu'à 3 m au-dessus du sol. Pour grimper elle s'aide de sa queue qui est préhensile jusqu'à un certain point. On la trouve quelquefois dans les mares peu profondes et on l'a décrite comme un nageuse puissante.
Son mouvement est lent, mais elle est capable de frapper vite, en avant ou de côté, sans serpenter d'abord ni donner un avertissement. La prendre par la queue est risqué ; comme cette queue est un peu préhensile, elle peut l'utiliser pour se redresser vers le haut et mordre.
On l'a décrite comme un animal généralement calme ; moins que Bitis gabonica, mais pas aussi irascible que Bitis arietans. Quand on l'approche, elle révèle souvent sa présence en sifflant. On a dit qu'elle émet un sifflement plus fort que celui de n'importe quel serpent africain - presque un cri aigu.
Du fait que son habitat est restreint, peu de cas de morsures ont été signalés. On ne dispose d'aucune statistique.
On sait peu de choses sur la toxicité du venin et sa composition. Chez les souris, la LD50 par voie intraveineuse est de 1,1 mgs/kg. On suppose que le venin est légèrement moins toxique que ceux de B. arietans et de B. gabonica. La production maximale de venin liquide est de 200 mgs. Une étude a établi que ce venin a la valeur LD50 i.m. la plus élevée - 8.6 mgs/kg - sur cinq différents venins de vipéridés évalués (B. arietans, B. gabonica, Bitis nasicornis, Daboia russelii et Vipera aspis). Une autre a montré qu'il y avait peu de variation dans la virulence du venin de ces serpents, si on a prélevé le venin une fois tous les deux jours ou une fois toutes les trois semaines.
Il n'existe que quelques rapports détaillés sur l'envenimation chez l'homme. On a décrit une enflure massive, susceptible de causer une nécrose. À Dayton, dans l'Ohio, en 2003, un homme qui gardait chez lui un spécimen comme animal de compagnie, a été mordu et en est mort. Il existe au moins un antivenin qui protège spécialement contre les morsures de cette espèce : l'India Antiserum Africa Polyvalent.
Dans l'Afrique de l'Ouest, l'espèce donne naissance de 6 à 38 jeunes en mars-avril au début de la saison des pluies. Les vipéreaux qui éclosent ont de 18 à 25 centimètres de long. Dans l'Afrique de l'Est on ne sait pas bien la saison où elle se reproduit.