La radiomessagerie (ou paging en Anglais) est un service d'envoi de messages par radio à des utilisateurs. Les messages peuvent être numériques (codes chiffrés) ou alphanumériques (courts textes). Ces systèmes ont été introduits dans les années 1960 aux États-Unis. Ils ont connu leur apogée dans les années 1980 et 1990, avant de disparaître rapidement devant l'avènement de la téléphonie mobile de deuxième génération.
Pour contacter un correspondant, on téléphonait à son opérateur, et on transmettait le message (en France, l'opération était réalisable par Minitel, puis Internet). Le message était alors envoyé par radio jusqu'au terminal du destinataire, parfois appelé téléavertisseur, pager ou bip. Le pager avertissait alors son utilisateur (sonnerie, bip, vibration, clignotement), et affichait le numéro de l'appelant, ainsi qu'un message numérique ou textuel. La communication était unidirectionnelle : un pager ne pouvait que recevoir des messages. Pour répondre à son correspondant, il fallait utiliser un téléphone.
La radiomessagerie est toujours populaire aux États-Unis, mais elle est jugée obsolète en Europe de l'ouest et en Asie. En effet, le SMS des GSM offre les mêmes services que la radiomessagerie, en version bidirectionnelle.
La radiomessagerie utilise des fréquences plus basses que les téléphones mobiles : en conséquence, un émetteur donné couvre une zone bien plus grande qu'une cellule d'un réseau de téléphonie mobile. Pour cette raison, la radiomessagerie garde son intérêt, notamment pour contacter du personnel de secours (pompiers, personnel hospitalier, etc.).
Cette très bonne couverture fait qu'un message sera pratiquement toujours reçu par le destinataire. Pourtant dans de rares cas, le message peut ne pas arriver à destination, par exemple dans des stations de métro profondes ou si le récepteur est hors service (batterie). Dans ce cas rien ne l'indique car le récepteur ne peut émettre d'accusé de réception vers le réseau et le message est perdu. Sur ce point, malgré une moins bonne couverture, les téléphones mobiles offrent l'avantage de donner un accusé de réception lors de l'envoi d'un SMS, et si le destinataire est hors réseau, il recevra son message, texte ou vocal, lorsqu'il sera de nouveau dans une zone couverte.
La radiomessagerie a utilisé différents protocoles, par exemple :
Alphapage est apparu en 1987. Il était commercialisé par France Télécom Mobiles Radiomessagerie (FTMR).
Le système Operator, lancé par TDF à la fin des années 1980, véhiculait les messages grâce aux signaux RDS des émetteurs de Radio France. Le service Operator a été pris en 1995 au sein France Télécom Mobiles Radiomessagerie, où il a été intégré dans la gamme de produits sous différents noms tels que Expresso RDS ou Textplus.
Des pagers pour le grand public ont été lancés en France au milieu des années 1990. Ils ont fait fureur pendant quelques mois, notamment auprès des collégiens et des lycéens, mais ont très vite disparu au profit des GSM. Les réseaux étaient alors les suivants :
En 2000, FTMR a été rachetée par le groupe allemand e*Message, qui l'a alors renommée e*Message WIS (Wireless Information Services) France.
e*Message France exploite et développe depuis 2000 son réseau qui sert principalement aux professionnels de l'astreinte (pompiers, techniciens, médecins etc.)
Au cours des années passées, certains radioamateurs ont déployé leurs propres réseaux de radiomessagerie sur leur bande des 70 cm. Ils utilisent des terminaux commerciaux modifiés pour fonctionner sur leurs propres fréquences.